Endémique d'Amérique du Sud et principalement de la cordillère des Andes, le Pudu est le plus petit cervidé de la planète et aussi l'un des plus rare, en raison de sa localisation géographique extrême.
On distingue deux espèces de Pudu :
Le Pudu du Nord (Pudu mephistophiles) ou Pudu équatorien qui habite les forêts tropicales épaisses des Andes, en Colombie, Équateur et nord du Pérou et Le Pudu du Sud (Pudu puda) ou Pudu commun ou Pudu du Chili qui vit au sud du Chili, y compris sur l'île de Chiloé et dans le sud-ouest de l'Argentine.
Le mot pudu viendrait du mapudungun, la langue des aborigènes Mapuches du sud du Chili.
Le pudu est un animal difficilement observable de par sa nature craintive et par son habitat naturel la cordillère des Andes. Les pudus étaient quasiment introuvables en zoo il y a quelques années, mais certains parcs ont progressivement réussi à les acclimater. La population en captivité s'est ainsi développée et des études ont pu être menées afin de comprendre le mode de vie de cet animal, encore largement méconnu.
Il y aurait environ 140 pudus des Andes détenus dans les zoo et parc zoologiques du monde entier. En France l'espèce est visible au Parc Zoologique de Paris, au Parc Animalier d'Auvergne et au Bioparc Zoo de Doué-la-Fontaine (47).
Pudu des Andes (Pudu puda) mâle
Portrait de pudu des Andes mâle
Le Pudu est considéré comme le plus petit cerf du monde. Le Pudu chilien ou du Nord est légèrement plus grand que le Pudu du Sud.
Pudu des Andes (Pudu puda) femelle
Portrait de pudu femelle
Le pudu a une morphologie compacte. Son corps est ramassé avec de solides pattes courtes et sa croupe est basse ce qui le distingue des autres cervidés.
Cette morphologie particulière (pattes antérieures plus courtes que les pattes postérieures) est censé être une adaptation au glissement plus facile à travers les sous-bois denses et les bosquets de bambous.
Avec ses pattes courtes et solides, sa petite taille et sa forme arrondie, le pudu est adapté à la vie dans la forêt dense où il peut se faufiler entre les arbres et dans les fourrés.
La longueur totale du corps d'un adulte fait entre 60 et 85 cm avec une hauteur au garrot de 35 à 45 cm pour un poids de 6 à 13 kg . Les femelles pèsent environ 1kg de moins que les mâles.
Le pudu a un pelage de couleur brun-roux qui lui permet de passer inaperçu dans la forêt. Le ventre et les pattes sont légèrement plus claires que le reste du corps.
Ses oreilles arrondies bougent sans cesse. Sa queue est petite et cachée ; elle mesure 30 à 40 mm de long.
Le pudu mâle porte des bois sans ramifications, longs à peine de 10 cm. La femelle en est dépourvue.
À l'image des autres cervidés, le mâle pudu possède des petits bois pointus qu'il perd chaque année en juillet, à la fin de la période de reproduction. Vers la mi-novembre, les bois ont repoussé et le velours qui les recouvrait a été enlevé.
Au début de leur formation, les bois sont d'abord recouverts d'un tissu tégumentaire (le velours) qui assure la protection, la vascularisation et l'innervation de ces organes.
On voit rarement le pudu du sud dans la nature car il passe la majeure partie de son temps dissimulé à la vue des prédateurs dans les bosquets de bambous.
Le pudu est constamment aux aguets.
Le pudu est un animal très prudent à l'écoute de tous les bruits signalant un danger. Quand il se sent menacé, il fuit en zigzag ou en grimpant sur un escarpement et peut même nager, contrairement aux autres cervidés.
Le pudu préfère le couvert épais; il est donc rarement observé dans la nature.
Le Pudu des Andes vit dans les forêts humides d'Amérique du Sud, le long de la cordillère des Andes. Capable de vivre en altitude, grâce à son pelage qui le protège du froid, on peut le rencontrer jusqu’à 3 200 mètres d’altitude. Pendant l'hiver, il descend souvent vers les montagnes basses et approche même les villes et les villages lorsque le temps devient franchement mauvais. Le mâle occupe un territoire de 160 à 240 km2
Le pudu des Andes est actif surtout la nuit, plus particulièrement à l'aube et au crépuscule. Son odorat est excellent et il communique avec ses congènères grâce aux sécrétions des glandes odorantes faciales, ce qui est particulièrement important chez les animaux nocturnes ou chez ceux qui vivent sous un couvert épais où la visibilité est limité.
Discret et solitaire, le pudu des Andes parcourt jour et nuit son territoire, suivant des chemins bien définis, le long desquels il dépose des marques odorantes grâce à des glandes situées près de ses yeux.
On peut voir les empreintes de ses minuscules sabots le long des pistes qu'il trace dans la végétation dense, vers une aire de nutrition ou de repos.
Les sentiers de divers pudu peuvent se croiser mais c'est un animal généralement solitaire. ce n'est que la saison de reproduction qu'il va par couple ou en petits groupes familiaux.
On trouve des tas d'excréments près des sentiers empruntés par les pudus mais l'animal disperse aussi ses crottes pour marquer son territoire.
Le pudu est un ongulé artiodactyle: il marche sur la pointe de ses quatre doigts, garnis de sabots. Chaque patte se termine par 4 doigts. Les 2 doigts externes sont petits et placés en arrière. Ce sont les ergots. Ils ne reposent pas sur le sol. Les 2 doigts du milieu portent chacun un sabot en corne, large et fendu
Le pudu est très sélectif dans le choix de sa nourriture. Il broute les herbes, mange les feuilles et les fruits tombés au sol et grignote les jeunes pousses ou les brindilles. Il avance lentement dans le sous-bois, nez frémissant pour repérer le premier signe de danger.
L'odorat du Pudu des Andes est très développé.
Sa nourriture favorite est le fuchsia et c'est aux abords de ces buissons qu'on a le plus de chance de trouver ses empreintes. Si les feuilles ou pousses d'un jeune arbre ou d'une fougère haute sont hors de portée, le pudu se dresse sur ses pattes postérieures ou saute sur un tronc pour se rapprocher. Il peut même faire pencher une plante avec sa patte pour atteindre les nouvelles pousses. Il enlève avec ses dents des morceaux d'écorce, ce qui peut tuer l'arbre. Le mâle peut aussi utiliser ses bois pour gratter et enlever l'écorce de la base du tronc, puis lécher la sève.
Des recherches ont montré que le pudu boit rarement car il obtient toute l'eau dont il a besoin dans les plantes qu'il mange.
Le pudu trouve une abondante nourriture de feuilles et de fruits dans la forêt.
Le pudu est un ruminant, sa digestion se fait en plusieurs étapes. L'animal mâche rapidement l'herbe qu'il vient de brouter et l'avale. La nourriture arrive dans le premier estomac où des bactéries commencent à dissocier les matières végétales coriaces pour en extraire autant de matières nutritives que possible. Plus tard, la nourriture à moitié digérée revient dans la bouche pour être machée à nouveau et on dit que l'animal rumine. La digestion se termine dans le second estomac. L'ensemble du processus dure environ 48 heures.
Cette méthode complexe a deux avantages: le pudu extrait plus de substances nutritives en mâchant deux fois. Le système lui permet aussi de stocker la nourriture dans son estomac pour la digérer plus tard, à l'abri des prédateurs et réduit donc le temps passé à brouter à découvert.
La période de reproduction a lieu d'avril à juin. Ce n'est qu'à ce moment-là que le pudu, normalement solitaire, recherche un partenaire. Lorsque le mâle rencontre une femelle, il pose le menton sur sa croupe et la renifle pour savoir si elle est en chaleur. Il peut s'accroupir ou même grimper sur la femelle en préliminaire à l'accouplement.
La gestation de la femelle dure environ 200 à 210 jours, c'est-à-dire 6 à 7 mois. Elle met bas généralement à un seul faon qui ne pèse 450g et mesure seulement 15 cm sur 15 cm !
Le taux de croissance des pudus du sud est de 53 grammes par jour jusquà ce que le poids des adultes soit atteint.
Le petit pudu a deux rangs de taches claires sur le dos qui lui permettent d'échapper aux prédateurs car elles apparaissent comme des rayons de lumière dans les sous-bois.
Il atteint sa taille adulte à l'âge de trois mois et sa maturité sexuelle vers l'âge de 6 à 18 mois.
Les premiers andouillers du jeune mâle poussent vers trois mois et le velours est rejeté six à huit mois plus tard . Ces premiers andouillers tombent à douze mois, lorsque le mâle est sexuellement mature. Les premiers véritables bois peuvent alors pousser.
Le plus petit cerf du monde est né à New York
Dans le zoo du Queens à New York, un bébé cerf de race pudu puda est né. La petite créature qui pèse 450g mesure 15 cm sur 15 cm. Les pudus du Sud sont si petits qu'ils comptent le hibou comm...
Les prédateurs sauvages du Pudu comprennent: le Hibou à cornes (Virginianus de bubo), le Renard des Andes (Lycalopex culpaeus), le Puma (Puma concolor) et d'autres petits chats.
Le Puma et le Hibou à cornes font partie des prédateurs du pudu.
Dans la nature le pudu des Andes peut espérer vivre jusqu'à l'âge de 10 ans. En captivité un pudu des Andes a vécu au zoo de Rotterdam jusque 17,9 ans !
La destruction de son habitat, l’attaque par les chiens domestiques, la compétition avec le bétail et d’autres cervidés, mais aussi la chasse par l’homme font du Pudu, un animal très menacé.
Classé vulnérable par I' IUCN, la population du Pudu des Andes, serait estimée, aujourd'hui à moins de 10 000 individus.
En captivité, un plan d’élevage européen (EEP) a été mis en place par l'EAZA (Association Européennes des Zoos et des Aquariums) pour gérer la reproduction et l’élevage de cette espèce auquel participe le Parc Zoologique de Paris.
Le Pudu des Andes survivra t-il aux menaces qui pèsent sur lui ?
L'animal ne demande pas qu'on l'aime, il demande qu'on lui fiche la paix.