Le sanglier (Sus scrofa) est l'ancêtre du porc domestique. Il appartient à la famille des suidés, laquelle comprend 10 espèces.
La femelle de sanglier se nomme la «laie », les petits sont des « marcassins » , les jeunes sont appelés « bêtes rousses » et les mâles adultes des « solitaires ».
L'origine du mot sanglier vient du latin singularis, ce qui veut dire « singulier » dans le sens « unique, isolé, solitaire », parce que hormis les deux premières années de sa vie, le mâle vit seul.
Une «laie suitée» est une femelle de sanglier suivie de ses marcassins
Une «laie meneuse» accompagnée d'une « bête rousse».
Deux signes distinctifs trahissent le mâle sanglier: le pinceau pénien et les défenses proéminentes.
Aucune confusion n'est possible avec une autre espèce. Le sanglier possède un corps trapu et une tête volumineuse. Au delà d'autres qualités, il se caractérise par sa puissance et sa force. C'est l'animal sauvage par excellence !
La tête (« hure ») est prolongée d'un groin très allongé ( « butoir »), et de deux grandes oreilles (« écoutes ») toujours mobiles. Ses canines sont super développées : les supérieures s'appellent les « grès » et les inférieures les « défenses ».Ces défenses poussent tout au long de la vie du sanglier. En ouvrant et en fermant sa gueule, le sanglier aiguise ses défenses sur les grès. Résultats: elles sont acérées en permanence.
La défense (à gauche) vient s'aiguiser en permanence contre le grès.
Le pelage du sanglier peut être roux, noir ou gris selon l'âge de l'animal.
Les sangliers adultes sont de couleur gris-brun uniforme et les plus jeunes sont roux avec des bandes noires horizontales.
Laie reconnaissable aux allaites (ou mamelles) gonflées, signe qu'elle est suitée.
Le sanglier mâle peut peser de 150 à 160 kg et la femelle de 100 Kg environ.
La taille du sanglier mâle est plus importante que la femelle.
Sa longueur, de la tête et du corps varie de 1,10 à 1,80 m et sa hauteur au garrot de 60 cm à 1,15 m Sa queue moyennement longue (25 à 30 cm) se termine par un long pinceau de soies. Généralement, elle est pendante quand l'animal est calme et bien dressée si il est inquiet ou en colère.
La compagnie est un regroupement d'animaux de la même famille.
Alors que chez les cervidés on nomme « harde » le rassemblement d'animaux, chez le sanglier on appelle « compagnie » le regroupement de plusieurs femelles, généralement 3 ou 4 parfois 6 ou 7, suivies de leur progéniture.
La laie la plus âgée , la plus prudente et la plus expérimentée, impose sa loi , mène la compagnie et dirige les déplacements du groupe, jeunes mâles compris. Son rôle social, très important, lui vaut la dénomination de « laie meneuse ».
La laie meneuse est la femelle la plus agée , la plus expérimentée...
Les compagnies sont souvent bruyantes non seulement par le bruit lourd des pas , mais aussi par les grognements, cris, soufflements et autres reniflements.
(Pour écouter, le cri du sanglier cliquez ici )
Cependant, les sangliers savent se montrer discrets et silencieux s'ils se sentent menacés.
Compagnie sur ses gardes; tous les individus contribuent à la surveillance.
La « souille » est la baignoire du sanglier. Cuvette humide, plus ou moins remplie d'eau , elle est fréquentée quotidiennement par les sangliers. Les sangliers ne possèdent pas de glandes sudoripares. Ils ne peuvent donc pas transpirer. Alors , pour réguler leur température corporelle, ils sont donc obligés de se plonger régulièrement dans l'eau d'une souille et de s'y vautrer. On dit qu'ils se souillent . Ces bains de boue leur permettent aussi de se débarrasser en partie de leurs parasites cutanés.
Pour se protéger des parasites et se rafraîchir , le sanglier apprécie de se rouler dans la boue d'une "souille".
Après s'être baigné, on s'essuie. Le sanglier fait de même après s'être souillé! Pour ce faire, il se frotte au tronc des arbres avoisinants . L'arbre sur lequel le sanglier se frotte est appelé : « frottoir ». Les croûtes de boue séchée laissées sur l'écorce des frottoirs s'appellent des « houzures ».
Souille et frottoir de sanglier : l'écorce de l'arbre a finit par disparaître sous les frottements répétés de l'animal.
Après s'être souillé, le sanglier se frotte avec insistance contre les troncs d'arbres avoisinants pour se débarasser d'un certain nombre de parasites.
Après le bain, on va dormir. Le sanglier se repose dans une « bauge » (pour le cerf , on parle de « reposée » et pour le chevreuil de « couchette »). La bauge est une petite cuvette creusée dans le sol, souvent dans un endroit difficile d'accès, couvert, abrité du vent et sec. Le sanglier se ménage toutefois une issue par laquelle la fuite pourra être rapide et aisée.
Sanglier baugé . Quand il est aplati sur le sol , on peut marcher à un mètre de lui sans le remarquer !
Après une longue période de repos, le sanglier adopte souvent cette attitude de « chien assis ». Ankylosé par une station couchée prolongée, il éprouve peut être le besoin de se détendre un moment avant de se remettre en route.
Après une bonne sieste , rien ne vaut un petit étirement ...
Le sanglier est amené à rencontrer des cervidés lors de ses déplacements ou sur les lieux de gagnage, et c'est en parfaite harmonie qu'il cohabite avec ces animaux d'autant plus qu'il n'y a pas de concurrence alimentaire entre les deux espèces. Chacun garde ces distances.
Cerf et sangliers cohabitent dans la plus parfaite harmonie
Sanglier et biches en forêt de Rambouillet.
À l'approche de l'homme, le sanglier prend généralement la fuite avant qu'on ne l'ait détecté et peut se montrer étonnamment agile et rapide. Le sanglier court au trot, en moyenne à 20 km/h et peut sprinter jusqu'à une vitesse de 70 km/ heure.
La traversée rapide d'un layon est sans conséquence ; sur une route cela peut mener à un accident.
Le sanglier est omnivore. Il s'alimente surtout la nuit. Pour rechercher sa nourriture, il va faire des « boutis » en fouillant le sol à une profondeur de 20 à 30 cm et parfois plus, à la recherche de de racines, de taupes ,d'insectes ou de mulots. Plus en surface , à quelques centimètres, il fait des « vermillis » à la recherche de vers de terre dont il raffole.
Il consomme aussi de nombreux végétaux (tubercules, rhizomes, glands, faînes, fruits , champignons, etc.) et peut occasionner de graves dégâts aux récoltes ( surtout maïs et pomme de terre, blé, betteraves, vignes).
Un indice de présence facile à reconnaître : les boutis de sangliers
S'il est affamé, le sanglier est réputé pour pouvoir occasionnellement s'attaquer à un animal plus grand mourant, à un faon de chevreuil ou de cerf, voire à une brebis en bonne santé, en particulier lors de la mise bas. Il se montre aussi volontiers nécrophage.
Nez contre sol, le sanglier recherche sa nourriture
Très tôt les marcassins sont sevrés et labourent le sol comme les adultes.
Chez le sanglier, tout est bon à se mettre sous la dent...
Le sanglier consomme beaucoup de végétaux. Ici des feuilles de chêne.
Le rut du sanglier s'étale d'octobre à janvier avec une activité importante dans les mois de novembre et décembre. Les vieux mâles solitaires sortent alors de leur gîte habituel, et peuvent parfois parcourir de très longues distances pour rechercher des femelles à couvrir.
Solitaire se rapprochant d'une compagnie pour couvrir les laies en chaleur.
C'est la laie meneuse, en étant en chaleur la première, qui, au sein de la compagnie, déclenche les chaleurs chez les autres femelles du groupe. Quelques temps avant, elle a pris soin de laisser sur les arbres alentour des traces de bave et de sécrétions des glandes lacrymales, qui préviennent les mâles.
Marcage. Le sanglier dépose sur la végétation une bave épaisse.
Dés que l'un deux a rejoint le groupe, il chasse tous les autres mâles y compris les plus jeunes. Lorsque deux grands mâles convoitent en même temps un groupe de femelles, ils s'affrontent en de violents combats. L'issue rarement fatale, peut laisser malgré tout de cruelles blessures.
Les confrontations entre sangliers mâles peuvent être violentes.
Autant l'accouplement frappe par sa brièveté chez le cerf qui expédie l'opération en un tour de rein, autant le sanglier semble " prendre son temps" pour assurer sa nombreuse descendance. Cette durée étonnante, jusqu'à une demi heure, s'explique par l'important volume éjaculé, environ un quart de litre!
La gestation de la laie dure de 110 à 120 jours , soit un bon moyen mnémotechnique le retenir : 3 mois,3 semaines,3 jours. La mise bas survient de mars à avril. La portée comprend généralement de 3 à 8 marcassins. La naissance a lieu dans un nid douillet fait de feuilles, d'herbes séchées, de branchages et de terre appelé « chaudron ».
Une laie avec ses marcassins
Les petits le quittent définitivement au cours de leur deuxième semaine. Le poids des marcassins à la naissance varie de 600 à 1000 g et leur allaitement dure 12 semaines environ, mais les premiers aliments solides sont mangés dès la deuxième semaine.
Très vite les marcassins recherchent leur nourriture d'eux-mêmes.
Ils possèdent un museau court par rapport aux adultes.
La livrée rayée du marcassin le dissimule bien dans les feuilles mortes.
La livrée rayée du marcassin se mue au cours du 3ème mois. L'émancipation a lieu à 6 mois. Les jeunes femelles restent dans le groupe avec leur mère.
La maturité sexuelle survient entre 9 et 18 mois voire 24 mois, selon le sexe. La croissance est complètement terminée vers 4-6 ans.
Dans des conditions optimales, le sanglier pourrait vivre jusqu'à 25 ans environ.
En France, l'espérance de vie du sanglier n'est guère plus de 6 ans à cause de la chasse ! La chasse est responsable de la disparition de 80% des mâles dés la 2ème année et de 60 % des femelles.
551035 C'est le nombre de sangliers tués par les chasseurs en 2011. ( Plus d'infos en cliquant ici )
« L'homme naît perfectible, l'animal naît parfait »
Louis de Bonald
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