Richmond Park est un grand parc clos urbain situé dans le district de Richmond upon Thames au sud-ouest de Londres. C'est le plus grand et le plus sauvage des huit parcs royaux de la capitale britannique. Avec près de 1000 hectares, sa superficie est comparable en taille au bois de Vincennes (995 hectares) ou au bois de Boulogne (846 hectares) en région parisienne.
Richmond Park a été pendant des centaines d'années l'un des refuges favoris des rois et des reines. Au tout début, ceux-ci venaient y chasser. Aujourd'hui Richmond Park est l'un des hauts lieux de la flore et de la faune en Grande-Bretagne ; on y trouve des variétés très rares d'insectes, de plantes et de champignons. Le parc est classé comme étant une réserve naturelle nationale, le plus important site d'interêt scientifique particulier de Londres et une zone spéciale de conservation européenne. Richmond park est aussi internationalement renommé pour ses chênes antiques, beaucoup d'entre eux datent de plus 400 ans et certains ont plus de 750 ans ! Mais le plus extraordinaire c'est que ce parc royal héberge depuis plus de trois cents ans près de 650 cerfs et biches en liberté.
Richmond Park abrite 650 cerfs et biches et de nombreux daims.
Daim (Dama dama) à Richmond Park
Les animaux peu farouches car habitués à la présence humaine offrent l'opportunité à tous les passionnés de cervidés de vivre le brame au plus près sans pression insupportable pour les animaux.
En effet, chaque année, au moment du brame, le cerf déchaîne les passions et attire en forêt, un public toujours plus nombreux. La présence d'amateurs trop peu discrets, ou trop nombreux peut perturber le rut.
Le brame est une période cruciale pour le cerf élaphe.
Par exemple, une partie des biches de la harde peut quitter les lieux, ce qui diminuera le « succès reproducteur » du cerf qui aura su se rendre maître de la place de brame.
Éventuellement, ces biches seront récupérées par un mâle plus faible et leurs faons bénéficieront de gènes moins performants que s'ils avaient été engendrés par le maître légitime de la place.
À Richmond Park , on peut voir et photographier en l'espace d'une journée ce qu'on mettrait des années à trouver dans nos forêts toujours plus dérangées par la chasse et les observateurs peu scrupuleux ou inexpérimentés.
Plus qu'une solution de repli , Richmond Park permet aux photographes amateurs (ou pas) de profiter du spectacle du brame et de faire provision de clichés sans trop se soucier de l'éventuel dérangement causé.
En effet, gratuit et facile d'accès, Richmond Park offre "sur un plateau" l'opportunité au photographe animalier de vivre le brame au plus près. En France, seuls quelques spécialistes peuvent vivrent l'événement aussi intensément, et souvent aux prix de plusieurs années de recherche.
L'agressivité des cerfs en rut doit inciter les photographes animaliers à la prudence .
L'observation des cerfs au Richmond Park est relativement aisée. Néanmoins si elle n'est pas effectuée dans les règles de l'art, elle peut avoir des conséquences dramatiques.
Voir : Des Londoniens attaqués par des cerfs en rut.
Les cerfs en rut sont dopés à la testostérone, une hormone dont le taux dans le sang est, à cet époque, multiplié par 1000. Cela les rend très nerveux et agressifs, et ils peuvent charger un observateur. Des accidents surviennent chaque année. Différents panneaux de signalisation rappellent aux promeneurs que les cerfs sont des animaux sauvages qui doivent être respectés et que personne ne doit s'en approcher à moins de 50 mètres.
D'après ce que j'ai pu constater, ces règles ne sont pas toujours bien respectées ...
Qui a dit que les Anglais étaient beaucoup plus disciplinés que les Français ?
Le cerf est un animal sauvage qui peut devenir dangereux en période de rut.
La méfiance s'impose ...
A Richmond Park, le public peut côtoyer les cerfs sans problème à condition de respecter une certaine distance pour observer les animaux.
L'observation des animaux en milieux semi-ouverts est plus facile qu'en forêt.
Combat intense entre 2 cerfs devant une mère de famille et son enfant.
Cyclistes, cavaliers, joggeurs ou simples promeneurs côtoient cerfs et biches parfois dans une totale indifférence. On croît rêver...
Certains animaux aiment se dissimuler dans les hautes herbes pour se reposer ou ruminer.
Depuis toujours le cerf élaphe fascine les hommes...
Majestueux, élégant, altier, autant d'adjectifs qui reviennent invariablement lorsque l'on évoque le cerf élaphe, cet animal promu, de longue date, au rang de roi des forêts.
Quant à la biche, elle symbolise, depuis des temps immémoriaux, la grâce et la pureté, tout comme, plus récemment, le faon représente la candeur, notamment depuis Bambi, le célèbre dessin animé de Walt Disney.
Contrairement à une idée reçue, le nombre d'andouillers qui ornent les bois du cerf ne permet absolument pas de déterminer l'âge de l'animal.
Le cerf est l'un des plus grands mammifères terrestres vivant à l'état sauvage en Europe et, pour beaucoup il est incontestablement le plus beau.
La ramure du cerf est le reflet du grade social du porteur. Elle dissuade les rivaux ou se fait arme pour les soumettre. Aucun cerf ne possède la même ramure. Et un même animal, porte des bois différents d'une année à l'autre.
Naseaux dilatés, museau relevé, le nez vérifie ce que la vue ou l'ouïe a repéré. Le cerf peut douter de tous ses sens, sauf l'odorat.
Le Brame désigne à la fois la période de rut et le cri du cerf.
Le brame du cerf tient du rugissement du lion et du mugissement de la vache et s'entend à plusieurs kilomètres de distance.
Ces cris rauques servent à la fois à séduire les femelles et à dissuader les autres prétendants.
Démonstration de force,
intimidation,
dissuasion,
excitation,
séduction ...
Il y a sans doute un peut de tout cela dans le formidable brame du cerf.
Un cerf dominant peut rassembler jusqu'à une soixantaine de biches sur son territoire de rut.
Lorsqu'une biche s'éloigne de la harde, le cerf la dépasse et lui barre le chemin. Il la menace en relevant la tête et se déplace avec une démarche rigide en la forçant de rejoindre le groupe.
Quand il ne surveille pas son harem , le cerf doit le défendre contre la convoitise de ses rivaux.
A chaque instant du jour et de la nuit, il vient flairer ses protégées, renifler leur croupe ou leur trotter au train.
Le mâle surveille avec attention chacune des femelles qui composent la harde en vue de l'accouplement car les biches ne sont sexuellement réceptives que pendant une seule journée.
Pénétrer dans un territoire de rut, c'est en défier l'occupant. Pareille provocation ne se mue pas immédiatement en combat. Les deux adversaires vont d'abord tenter de s'intimider, suivant un rituel très précis qui commence par un duo de brame.
Ils vont ensuite frotter énergiquement leurs bois contre la terre qu'ils labourent de leurs pattes en se tenant à distance.
Si ces démonstrations lourdes d'agressivité n'ont pas dissuadé la partie adverse, ils viennent l'un vers l'autre et entament ensemble une marche côte à côte, en s'observant de profil.
Poils hérissés, ils continueront de défiler d'un pas raide en grinçant des dents et en changeant parfois de direction.
Les yeux se révulsent en un ultime avertissement avant l'affrontement
Si ces menaces restent sans effet, les cerfs se font face et s'élancent, ramure contre ramure. Chacun s'arc-boute et tente de faire reculer l'adversaire. Rares sont les coups meurtriers car, entremêlées, les ramures se verrouillent mutuellement.
Il arrive que deux combattants restent coincés, leurs bois trop imbriqués ne leur permettent pas de se libérer. Ils périront, enchaînés l'un à l'autre.
Lorsque le combat tourne à l'avantage d'un assaillant, le vaincu essaie de se dégager pour s'enfuir. S'il n'est pas assez rapide, il expose à cet instant ses flancs à l'andouiller de son adversaire et peut être mortellement blessé. Les issues fatales sont néanmoins peu fréquentes.
Le vainqueur poursuit le perdant sur quelques foulées et finit par l'insulter d'un long brame victorieux.
Seuls les cerfs de force équivalente s'affrontent en combat singulier.
Chez les jeunes cerfs (ici des daguets) les affrontements s'apparentent plus à des jeux qu'à de véritables combats.
Les biches demeurent totalement indifférentes à ces démonstrations de force.
Les bois du cerf seraient ils des zones érogènes ?
Au comble de l'excitation, le cerf les frotte énergiquement sur le sol.
L'éjaculation survient rapidement.
Les daguets sont séparés de leurs mère pendant le rut
Daguets aux aguets...
Les biches vivent en petits groupes familiaux composés d'une biche, de son faon de l'année et du jeune de l'année précédente (bichette ou daguet).
L'attention est l'occupation première des biches Deux oreilles, deux yeux et surtout un nez pour surveiller tout ce qui se passe dans l'environnement.
Jamais relâchée, cette attention englobe toutes les autres activités y compris les repas et l'allaitement des jeunes.
Biche allaitant son faon.
Les choucas des tours (Coloeus monedula) sont tolérés par les cervidés dans la mesure où ils les débarrassent des parasites importuns!
Chez les biches, dés qu'il y a prise de tête, les conflits se règlent à coups de pattes antérieures à la manière des boxeurs.
La petite fente au coin de l'oeil est l'orifice d'une glande, le larmier. Celle ci secrète une substance forte et gluante. Le cerf en macule l'écorce des arbres pour marquer son territoire.
Ce cerf grimace pour percevoir l'odeur de réceptivité d'une biche .
On dit alors qu'il "muse".
La forêt est un temple et le brame , son hymne sacré
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