Le requin corail (Triaenodon obesus) est parfois surnommé « requin obèse » ou encore « pointe blanche du lagon » afin de le différencier du requin à pointes blanches du récif (Carcharhinus albimarginatus) et du requin pointe blanche du large (Carcharhinus longimanus).
Le qualificatif « obèse » pourrait avoir un rapport avec l'embonpoint des femelles gravides, d'autant plus frappant que la silhouette de ce requin est habituellement élancée.
Le qualificatif « obèse » pourrait avoir un rapport avec l'embonpoint des femelles gravides, d'autant plus frappant que la silhouette de ce requin est habituellement élancée.
Il existe 465 espèces de requin regroupés en 35 familles appartenant toutes à la classe des chondrichthyens qui comporte, en outre, les raies, les poissons scies, les poissons guitares et les chimères.
Le requin corail est très largement répandu en mer Rouge et dans l'indo-Pacifique tropical (Afrique de l'est, Océanie, îles Cocos et Galápagos)
C'est probablement avec le requin gris de récif (Carcharhinus amblyrhynchos) le Carcharhinidae le plus connu des plongeurs de l’indo-Pacifique.
Distribution du requin corail
Dépendant de l'écosystème des récifs coralliens le requin corail vit généralement dans les eaux de surface entre 1 et 40 m, mais il a été observé à plus de 300m de profondeur.
Le requin corail est avec le requin gris de récif l'espèce la plus facilement observable sur les fonds récifaux coralliens de la mer Rouge et de l'indo-Pacifique tropical.
Le requin corail évolue généralement très près du fond et quand il nage, il ondule beaucoup plus nettement que les autres espèces de requin. La journée, il se repose dans des grottes ou sur le substrat, isolé ou en petits groupes. Certains requins corail peuvent rester dans une zone particulière du récif pendant des mois, voire des années et reviennent habituellement à la même grotte ou crevasse tous les jours. On pense qu'il ne s'éloigne pas de plus de 3 km autour de son territoire.
Un requin corail partageant une crevasse avec une raie pastenague à taches noires (Taeniura meyeni) dans l'archipel des Galápagos.
Contrairement à la plupart des requins qui doivent nager en permanence afin de s’oxygéner, cette espèce est capable de rester immobile sur le fond. Elle contrôle pour cela l’ouverture et la fermeture de sa bouche afin de créer un courant d’eau qui traverse ses branchies.
Seul ou en petits groupes, le requin corail est souvent observé « dormant » sur le fond. Il a la particularité de pouvoir respirer même en restant immobile, alors que la majorité des requins de sa famille (les Carcharhinidés) sont obligés de se déplacer constamment.
Le requin corail est aisément identifiable grâce à sa silhouette élancée et très allongée. Il peut mesurer jusqu'à 2,2 m de long, bien que la taille la plus répandue oscille entre 1 m et 1,50 m. Son poids le plus lourd enregistré est de 18,25 kg.
Contrairement à ce que laisse entendre son nom scientifique (Triaenodon obesus), le requin corail est très élancé et mesure en général jusqu'à 1,6 mètre de long.
Les extrémités de la première nageoire dorsale et le lobe supérieur de de la nageoire caudale sont blanches. son corps est gris-brun sur le dessus et s'éclaircit vers l'abdomen avec parfois des taches sombres sur les flancs. Le ventre est blanc. À cause de ses taches blanches sur les ailerons, ce requin ne doit pas être confondu avec le requin pointe blanche du récif (Carcharhinus albimarginatus) et le requin longimane (Carcharhinus longimanus).
Le requin corail ne peut pas être confondu avec le requin longimane (Carcharhinus longimanus) qui est plus gros, plus trapu avec une nageoire dorsale arrondie.
La première dorsale est positionnée très en retrait des pectorales et la deuxième dorsale est presque aussi haute que la première. Les pectorales, en forme de faux, sont longues. La caudale est très asymétrique. Il a la peau très dure et ses nageoires latérales sont très souples : cela facilite son déplacement parmi le relief des coraux.
Son museau est très court et arrondi, ses narines sont saillantes. Sa bouche et ses narines sont positionnées sur la face inférieure de la tête. Il possède de petits barbillons nasaux. Sa bouche est large et ses dents sont petites et nombreuses : les dents supérieures et inférieures sont semblables, en forme de poignard, avec une pointe à la base, de chaque côté, mais sans dentelure. Son œil est ovale et très vert.
Le requin corail possède un museau court, presque carré, pourvu de barbillons nasaux assez développés. Ses yeux ont des reflets verts.
Le requin corail est un requin docile de jour qui devient très agressif de nuit lorsqu’il chasse. C’est un chasseur solitaire qui coopère parfois avec d’autres requins pour attraper une proie. Le requin corail est considéré comme un prédateur lent et maladroit en pleine eau, mais un spécialiste des proies benthiques (au sol). Sa bouche ventrale est idéale pour attraper des crabes, des homards et des pieuvres, mais ses proies préférées sont les poissons demoiselles, chirurgiens, perroquets, rougets, balistes, poissons écureuils et murènes. Son rôle écologique est de contrôler les populations de poissons de récif, particulièrement de poissons perroquets qui consomment du corail. Mais en chassant, il a l’habitude de casser beaucoup de corail à cause de ses mouvements violents. Ils pourraient vivre 6 semaines sans s'alimenter.
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Si de jour le requin corail est de nature indolente voir nonchalante, la nuit venue il chasse avec frénésie les poissons coralliens qui dorment dans les cavités du récif. Ce sont alors de féroces prédateurs, n’hésitant pas à casser du corail pour attraper leur proies !
Avec une durée de vie de 25 ans environ, le requin corail est mature à 5 ans, lorsqu'il atteint 1 m de long. Les mâles se rassemblent parfois en bancs d’une centaine pour poursuivre une femelle prête à s’accoupler. Comme chez tous les requins, la fécondation est interne. L’accouplement se fait au fond, où les femelles se positionnent museau au sol et corps vertical. Le mâle vient mordre les nageoires pectorales de la femelle pour l’immobiliser avant d'introduire un de ses deux organes copulateurs (ptérygopode) dans le cloaque de la femelle et y déverser son sperme.
Le requin corail est vivipare. La durée de gestation est mal connue (12 mois ?). La femelle met bas une portée de un à cinq petits qui naissent vivants et complètement indépendants. Les jeunes sont une version miniature des adultes et mesurent 60 cm.
La femelle du requin corail met au monde des portées de 1 à 5 jeunes achevés, qui nagent dès la sortie du ventre de leur mère.
Le requin corail est parfois accompagné du rémora rayé (Echeneis naucrates).Mauvais nageur, le rémora "parasite" le requin en se liant avec lui grâce au disque d'accroche puissant placé sur sa tête, qui remplace sa nageoire dorsale. Il se nourrit des crustacés parasites de son hôte ou des restes alimentaires que le requin laisse échapper.
Le rémora débarrasse le requin corail des parasites indésirables, se faufilant jusque dans les ouïes. Il se repaît également parfois des restes du repas de son hôte.
Le requin corail n’est pas un danger pour l’homme sauf s’il est provoqué, et n’attaquera pour se défendre que s’il ne peut s’échapper. C’est un animal passif et calme qui se laisse facilement approcher par les plongeurs, surtout de jour lorsqu’il se repose dans son abri. Les hommes chassent le requin corail pour leur consommation, et particulièrement pour ses ailerons destinés au marché de la soupe aux ailerons de requins. Même si sa chair est consommée, il existe des cas d’intoxications alimentaires dues à des tissus contaminés par la ciguatera, particulièrement le foie.
Le requin corail est un animal passif et calme qui se laisse facilement approcher par les plongeurs.
Les prédateurs naturels du requin corail sont les requins tigres (Galeocerdo cuvier) et les requins des Galápagos (Carcharhinus galapagensis)
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère le requin corail comme quasi-menacé. Mais comme son taux de reproduction est faible, il serait très vulnérable dans l'hypothèse d'une éventuelle surpêche, comme cela peut être le cas dans certaines parties du globe (Madagascar, Inde).
Le massacre des requins est la plus grande bombe à retardement écologique de notre temps
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