L'introduction d'espèces exotiques hors de leur aire de distribution est désormais considérée comme l'une des plus grandes menaces pour la santé écologique et économique de la planète. Certaines espèces introduites deviennent envahissantes et détruisent la faune locale; d'autres lui nuisent indirectement, en entrant en concurrence avec elle pour l'espace ou la nourriture.
Une espèce introduite est une espèce qui n'est pas présente à l'état naturel dans une région donnée. Dans la majorité des cas, elles ont été introduites par l’homme soit volontairement soit involontairement.
Une espèce est dite "invasive" ou "exotique envahissante" lorsque, s’étant établie et se reproduisant naturellement dans un domaine géographique dont elle n’est pas originaire, elle devient un agent de perturbation et nuit à la diversité biologique
En 2013, l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) a identifié au moins 2 201 espèces introduites en métropole, 91 % étant continentales (terrestres et aquatiques) et 9 % marines. 111 d’entre elles sont considérées comme envahissantes (5 %), dont 72 espèces végétales continentales, 31 espèces animales continentales et 6 marines.
Voici quelques unes de ces espèces...
Les espèces exotiques envahissantes sont considérées comme la deuxième cause d'extinction des espèces au niveau mondial, juste après la destruction de l'habitat. Dans les îles, elles sont indubitablement la première cause. Leur impact est incommensurable, insidieux et bien souvent irréversible. Elles représentent une menace considérable pour l'écologie, l'économie et la santé.
L'écrevisse américaine (Orconectes limosus) est une écrevisse originaire de la côte est des États-Unis. Ce crustacé aurait été introduit en Europe vers 1880. C'est la première écrevisse exotique introduites en France. Bien acclimatée elle contribue à la régression ou à la disparition des espèces autochtones.
Considérée comme nuisible, l’écrevisse américaine peut être pêchée partout en toutes saisons, sans limitation de taille ou de quantité dès lors que l’on est muni de la carte de pêche.
L'Écrevisse américaine (Orcanettes limosus) se distingue par ses ornementations (taches brunâtres sur la face dorsale de l'abdomen)
L'Écrevisse turque ou écrevisse à pattes grêles (Astacus leptodactylus) était autrefois principalement présente en Turquie et dans une grande partie de l'ex-URSS jusqu'en Pologne. Aujourd’hui elle est recensée dans 29 pays européens, à la suite d'introductions faites pour des raisons économiques pour l'aquaculture car réputée facile à élever en bassins ou en marais et parce qu'elle grandit vite et « peut atteindre à l’âge adulte une taille considérable (20 cm) !
La Carpe commune (Cyprins caprin) est originaire d 'Asie centrale. Elle a été introduite en Europe (Italie) par les Romains. A l'heure actuelle, elle est présente dans toute l'Europe occidentale sauf dans les régions froides( Norvège, Russies septentrionale) ; elle est bien implantée en Europe centrale ( Hongrie,Tchèque,Slovaquie,Roumanie). On la considère comme l'un des poissons les plus colonisateurs dans le monde .En France, elle été disséminée par les moines au cours du Moyen-Age ; sa rusticité a favorisé son extension et elle est considérée aujourd’hui comme typiquement autochtone.
La carpe argentée ou amour argenté (Hypophthalmichthys molitrix) est une espèce de poisson d’eau douce originaire de Chine et de l’Est de la Sibérie. On l’appelle aussi carpe chinoise filtreuse pour ses grandes capacités à « nettoyer » les étangs. En effet elle est herbivore et consomme énormément de phytoplanctons, ce qui lui a valu d’être introduite de par le monde dans différentes zones de piscicultures. En Europe c’est généralement un poisson domestique d’eau close et un très bon allié pour les gestionnaires de plans d’eau car il dépollue les eaux tout en empêchant la vase de s‘accumuler. Attention tout de même à sa voracité qui peut dans certains cas endommager tout un écosystème. Pour cela il est interdit de l’introduire dans les fleuves ou rivières. Son arrivée en France date de 1957.
La Carpe de roseau (Ctenopharyngodon idella) est une espèce de poisson qui se rencontre en Asie (de la Chine à la Sibérie) mais qui a été également introduite par l'homme dans d'autres pays où elle peut se révéler invasive comme les autres carpes asiatiques. L'espèce est nommée aussi carpe herbivore, carpe amour (du fait qu'elle soit originaire du fleuve Amour), amour blanc ou carpe chinoise.
La grémille (Gymnocephalus cerna) est un poisson d'eau douce proche parent de la perche. Originaire d'Europe centrale et orientale, la Grémille est remarquée en France vers 1777. Sa présence dans les eaux douces françaises fait suite à des introductions plus ou moins volontaires et à la colonisation des bassins de la Seine et de la Saône via les canaux à partir du bassin du Rhin où l’espèce est considérée autochtone.
Les esturgeons (Acipenseridae) peuvent être considéré comme des fossile vivants. Il y a 24 espèces d’esturgeons dans le monde. Plusieurs espèces d'esturgeons sont élevées en France. On peut citer l’esturgeon de Sibérie, l’esturgeon du Danube, le sterlet, l’esturgeon commun et l’esturgeon de Naccare Bien que leur présence, réglementée, ne soit autorisée qu'en bassins fermés (bassins d'ornement, plans d'eau et élevage aquacoles), quelques nouvelles espèces sont accidentellement ou intentionnellement introduites dans les eaux libres françaises. L'esturgeon sibérien (Acipenser baerii) reste cependant l'espèce la plus fréquemment observée. Cette situation peut s'avérer préjudiciable à l'esturgeon européen, strictement protégé, et des consignes particulières sont transmises aux pêcheurs pour les aider à les différencier.
Le sandre (Sander lucioperca) est une espèce de poisson carnassier qui vit en eau douce mais peut s'adapter aux eaux saumâtres, et dont la taille peut dépasser les 100 cm.
Il est originaire du bassin du Danube et du lac Balaton en Hongrie. Sa première capture dans le Rhin date de 1888. Son expansion en France est due à la reproduction artificielle opérée dans la pisciculture de Sylvéréal en Camargue et sa dissémination par les associations de pêche. Son introduction a été accompagnée d’une épidémie de bucéphalose, maladie due à un vers parasite ayant le gardon et la moule zébrée (dresseina) en hôte intermédiaire.Il est désormais disséminé à peu près partout en France, dans les grands cours d’eau et les eaux stagnantes.
Le sandre a été introduit dans la Loire en 1962 par les sociétés de pêche pour se débarrasser du poisson-chat et faire de beaux tableaux de pêche.
La Crapet-soleil ou Perche soleil (Lepomis gibbosus) est originaire du nord-est de l'Amérique du Nord Elle a été largement introduite ailleurs y compris en Amérique, où son impact écologique est généralement néfaste. Vorace, elle peut appauvrir considérablement le milieu où elle a été introduite.
En Europe, elle aurait été introduite en 1886 comme poisson d'agrément pour les aquariums ou bassins d'agrément. Certains spécimens ont été relâchés dans les rivières et des étangs où l'espèce fait depuis lors des ravages.
Le Crapet de roche (Ambloplites rupestris) vit dans les lacs en altitude, à moins de 1 500 mètres. Introduit en Europe dans les années 1900, il est originaire de la côte orientale de l'Amérique du Nord. En France, il est présent dans la Saône mais aussi et surtout dans la Loire, localement (canton de Marcigny notamment).
Le carassin doré ou cyprin doré (Carassius auratus) est un poisson à nageoires rayonnées, qui vit dans les eaux douces d'Europe et d'Asie. Cette espèce a été domestiquée il y a très longtemps en Chine, et elle est à l'origine des nombreuses variétés de poissons rouges. Le carassin doré existe encore dans la nature. C'est un très proche cousin du carassin commun, avec lequel les poissons rouges domestiques qui sont parfois relâchés dans la nature peuvent parfois s'hybrider.
La moule zébrée (Dreissena polymorpha) est originaire des régions de la mer Noire et de la mer Caspienne. La construction de canaux, autour de 1700 en Europe de l’Est et de 1800 dans le reste de l’Europe, a permis une dispersion rapide de l’espèce.
La moule zébrée est une espèce exotique envahissante redoutable et très prolifique qui entraîne de nombreuses répercussions écologiques, économiques et sociales. Par sa capacité à se fixer à une multitude de surfaces submergées, elle peut obstruer différents types de systèmes hydrauliques, notamment les prises d’eau potable, et engendrer des problèmes d’approvisionnement en eau. Elle peut aussi encrasser les embarcations et les endommager.
La moule zébrée a aussi des impacts négatifs sur les moules d’eau douce indigènes (anodonte des cygnes) en se fixant sur leur coquille, les empêchant ainsi de respirer, de creuser des galeries et de se nourrir. Elle a d’ailleurs causé la disparition de vastes populations de moules d’eau douce indigènes depuis son introduction. Enfin, elle peut blesser les baigneurs à cause de ses coquilles coupantes qui s’accumulent sur les plages.
La grenouille taureau (Rana catesbeiana) , originaire de Floride, a été introduite en France en 1968 par le propriétaire d'un château pour agrémenter l'étang de son parc. Lors d'un hiver rigoureux, des individus se sont échappés dans la nature. De 10 spécimens au départ, la grenouille s’est répandu dans tout le Sud-Ouest menaçant la biodiversité locale !
En Floride, cette grenouille de 40 cm dont le poids peut atteindre deux kilos se nourrit de petits alligators. Sur notre continent, elle reste d'une taille plus modeste (400 à 500grammes), mais elle fait preuve d'une voracité hors du commun : poissons, petites grenouilles, poules d'eau, tortues et même des chauves souris ! Tout ce qui se trouve sur son chemin est susceptible d'être avalé ! Les rainettes et autres amphibiens se faisant rares, les moustiques prolifèrent dans le sud-ouest. Enfin, la grenouille taureau serait aussi vecteur d'agents pathogènes (certains virus responsables d'épizooties).
Grenouille taureau : Une affaire à prendre au sérieux
La tortue de Floride (Trachemys scripta elegans) est une espèce qui a été introduite en Europe et notamment en France, dans les années 1970. Les ''bébés tortues'' sont de petite taille et sont souvent présentés comme des tortues naines, mais peuvent atteindre jusqu'à 30 cm à l'âge adulte. De nombreuses tortues sont relâchées dans la nature lorsqu'elles sont jugées trop encombrantes par leurs propriétaires ou pas assez adaptées aux aquariums. Une fois dans la nature, elles se dirigent vers les étangs et les cours d'eau. Ces tortues s'avèrent dangereuses pour les espèces naturellement présentes. En effet, elles sont omnivores et s'attaquent tout aussi bien aux algues et plantes aquatiques qu’aux poissons, aux insectes et aux autres amphibiens. Le climat chaud et humide ainsi que l'absence de prédateur naturel lui permettent de se reproduire et de proliférer.
La tortue de Floride est agressive. Elle menace la tortue européenne, la cistude, qui voit son territoire et le nombre de ses proies réduire progressivement. De plus, la tortue de Floride peut transmettre certaines maladies à l'homme, comme la salmonellose.
Tortue de Floride (Trachemys scripta elegans) Quatre millions de tortues auraient été vendues en France entre 1989 et 1994!
La Tortue serpentine ou Tortue hargneuse (Chelydra serpentine) est une tortue aquatique originaire d’Amérique du Nord. Très massive, elle occupe préférentiellement les eaux calmes, peu profondes, à fond vaseux et fortement végétalisées. Commercialisé en France par le passé dans les animaleries, l’espèce est depuis interdite à la vente. Sa présence sur le territoire national est le résultat d’introduction d’individus dans le milieu naturel.
- http://france3-regions.francetvinfo.fr/midi-pyrenees/tarn/la-tortue-serpentine-trouvee-au-bord-du-thore-recueillie-la-vallee-des-tortues-en-roussillon-490921.html
- http://planeteanimaux.com/sujet/2015/05/19/lune-des-tortues-les-plus-dangereuses-au-monde-decouverte-en-plein-paris/005077
Attention : cette tortue est potentiellement dangereuse ! Sa mâchoire peut facilement sectionner un doigt, et ses morsures s’infectent facilement.
La crépidule ou berlingot de mer (Crepidula fornicata ) est un mollusque gastéropode marin.
Elle a débarqué en Normandie en 1944, collée sous la coque des Liberty ships, ces innombrables cargos qui ravitaillaient les armées du jour J. Venue d’outre-Atlantique, la crépidule était arrivée en Angleterre à la fin du XIXe siècle, avec des huîtres américaines importées par les ostréiculteurs locaux, sur la côte sud, là où se rassemblerait, au siècle suivant, la flotte d’invasion alliée… Dans les années 1970, une autre vague de crédules a profité de la pandémie qui frappait nos bassins ostréicoles, lorsqu’il fallut remplacer la traditionnelle portugaise par une huître d’origine japonaise, plus résistante. Parfaitement à l’aise dans nos eaux réchauffées par le Gulf Stream et débarrassée, par l’éloignement, de ses prédateurs d’origine, la cépidule y a proliféré, devenant la première espèce européenne en termes de tonnage et faisant de la Manche la région la plus densément peuplée du continent.
La crépidule est largement considérée comme un compétiteur de l’huître (et d’autres mollusques filtres) pour la ressource alimentaire et l'occupation de l'espace.
Importée par inadvertance des Etats-Unis, la crépidule a trouvé des conditions climatiques favorables à son épanouissement dans les eaux européennes.
Le poisson lion (Pterois volitans/miles), aussi appelé rascasse volante, est une espèce marine originaire de la région indo-pacifique. Ce poisson aux épines très venimeuses est considérée comme une espèce invasive dans la région caribéenne. Il a été observé officiellement pour la première fois en octobre 2010 dans les eaux guadeloupéennes et sa population ne cesse d’y croître.Il représente aujourd’hui une menace importante pour les écosystèmes marins côtiers de la Caraïbe et de la Guadeloupe.
Pterois volitans est présent depuis quelques années dans l'Atlantique et la mer des Caraïbes. Quelques spécimens ont été signalés par les plongeurs de Malendure, au cours de l'année 2010, dans la Réserve Cousteau et les environs de Bouillante en Guadeloupe
Cette espèce a été introduite par l'homme et crée un déséquilibre écologique dans les récifs des Caraïbes. Dans son nouvel habitat, ce poisson n'a pas de prédateur naturel, et la mortalité des œufs et alevins est insuffisante. Sa prolifération est foudroyante, aux dépens des espèces naturelles de poissons de récifs.
Son arrivée dans la région aurait été provoquée par la destruction d'un aquarium de Floride, en 1992, pendant l'ouragan Andrew.
Pour lutter contre l'invasion, les habitants des Caraïbes ont eu une idée exemplaire, ils ont diffusé des recettes de cuisine et encouragé la pêche commerciale des poissons lions.
Le point sur l'invasion du Poisson-Lion dans les eaux martiniquaises et sur les moyens de lutte mis en œuvre pour contrer son expansion
Le Poisson-flûte (Fistularia commersonii) est présent dans toutes les eaux tropicales de la zone Indo-Pacifique, mer Rouge incluse ainsi que dans le centre de l'Océan Pacifique oriental du Mexique au Panama. Depuis peu, il a fait son apparition en Méditerranée via le Canal de Suez où l'espèce est considérée comme lessepsienne.
Poisson-lapin (Siganus spp.)
Les Poissons-lapins sont des espèces tropicales arrivées dans la mer Méditerranée par le canal de Suez. Deux espèces ont d’abord été observées dans l’est de la Méditerranée en 1927 et 1956. Mais récemment elles ont été trouvées bien plus à l’ouest, en Croatie et dans le sud de la France.
Leur présence a pour effet de diminuer la population des algues car ils en dévorent aussi bien les jeunes pousses que les vieux plants. Le poisson-lapin tropical peut ainsi réduire la biomasse et la biodiversité sur des centaines de kilomètres. Il a déjà dévasté les forêts d’algues dans l’est de la mer Méditerranée et devient une menace pour tout le bassin méditerranéen s’il continue à se répandre à mesure que le climat se réchauffe.
Le 6 novembre 2011 plusieurs dizaines de poissons-lapins Siganus sp. auraient été aperçus au site dit le Lido situé à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes)
Appel à signalement sur le Poisson-lapin de Méditerranée
La Genette commune (Genetta genetta)
Originaires d'Afrique, elles auraient été introduites en Europe par les Romains ou les Maures pour défendre les récoltes contre les rongeurs.
La Genette commune bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux mammifères protégés sur l'ensemble du territoire.
Le rat brun ou surmulot (Rattus norvegicus) est originaire du Japon, du nord de la Chine et de l'est de la Russie. Il s'est répandu à travers l'Europe dès le IVe siècle, à l'occasion des incursions vikings dont il infestait les drakkars (d’où son nom norvegicus). Le surmulot est aujourd'hui présent sur tous les continents, excepté l'Antarctique.
La souris grise (Mus musculus) est un petit animal familier de nos maisons. La Souris grise est originaire de l'Asie centrale mais elle s’est répandue dans le monde entier, suivant les déplacements des populations humaines. Pourtant l’animal n’est pas un commensal direct de l’homme; en effet, on le rencontre également à l’état sauvage.
Le Ragondin (Myocastor coypus) est originaire d'Amérique du Sud Il a été ntroduit en Europe au xixe siècle pour l'exploitation de sa fourrure bon marché. Tous les individus présents en Europe proviennent d'évasions ou de lâchés volontaires. Il est aujourd’hui un animal nuisible car c’est une espèce considérée comme invasive. De part son mode de vie, il dégrade l’environnement que cela soit au niveau des cours d’eau, des cultures, de la destruction de nids d’oiseaux ou encore de la transmission de maladies. Contrairement à son milieu naturel ou il a des prédateurs, en France à l’exception de l’homme et du renard roux, le ragondin adulte n’a presque pas de prédateurs.
Le rat musqué (Ondatra zibethicus) est originaire d'Amérique du Nord. Il a été introduit en Europe au début du xxe siècle pour sa fourrure et comme sujet de curiosité . Il a été élevé dans de nombreux élevages en Europe, avant que des individus échappés d'élevages ou volontairement libérés dans la nature colonisent les milieux naturels et agricoles. Il est devenu dans les années 1960 le mammifère le plus commun des cours d'eau des zones agricoles d'Europe de l'Ouest où il cause d'importants dégâts.
Le Raton laveur (Procyon loto )est originaire d'Amérique du nord, Il vit dans le sud du Canada, dans presque tous les États-Unis, au Mexique et en Amérique centrale. Il a été introduit en Europe et on le trouve notamment en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse et Allemagne. Le raton laveur a été introduit notamment par les forces militaires américaines stationnant pour l’OTAN pour qui l’animal était considéré comme une mascotte.
Le chien viverrin (Nyctereutes procyonoides) est un mammifère carnivore de la famille des canidés ressemblants au raton laveur, il à été importé d’Asie pour ça fourrure, échappé ou libéré d’élevages (lors de la chute du prix de la fourrure), ils ont colonisés nos régions. il se nourrit de Grenouilles, crapauds (menacés de disparition en France), d’œufs, d’oisillons, de rongeurs et charognes.
Le Vison d’Amérique (Musela vision) est originaire du sud du Canada et de la majeure partie des Etats-Unis. C'est un mammifère de la famille des Mustelidae morphologiquement très proche de l’espèce européenne, mais il est plus imposant en poids et en taille que son cousin européen.
Le Vison d’Amérique a été introduit en Europe pour l’exploitation de sa fourrure. Le développement et le déclin des visonnières au cours des années 1980 s’accompagnèrent de la libération plus ou moins volontaire de nombreux Visons dans la nature. Des individus échappés ont ensuite colonisé les milieux naturels, dans les pays du nord (Angleterre, Belgique, Pays-Bas, Suède, Finlande), mais également en France ou en Espagne.
Certaines espèces indigènes peuvent être menacées suite à une compétition pour la nourriture et les habitats. Ainsi, le Vison d’Europe (espèce déjà menacée d’extinction) est chassé de son territoire par son cousin d’Amérique, les deux espèces occupant une même niche écologique. Les populations de putois semblent elles aussi affectées par la présence du Vison d’Amérique.
Le Tamia de Sibérie ou Écureuil de Corée (Tamias sibiricus) est originaire d'Asie. Ce rongeur, vendu dans les animaleries en Europe à partir des années 1960, a été observé dans la nature dès les années 1970. Sur le continent européen, en 2010, 22 populations étaient installées depuis au moins une décennie : deux aux Pays-Bas et en Allemagne, trois en Italie et Belgique, une en Suisse et onze en France.
Le mouflon à manchettes (Ammotragus lervia) provient des montagnes désertiques du Nord de l’Afrique, dans la zone saharienne, où il est parfois appelé mouflon de Barbarie. Habitant de paysages rocheux et escarpés dans le nord de l’Afrique, et présent en France sur le Grand Site Sainte-Victoire (Bouches-du-Rhône) classé en Natura 2000, le mouflon à manchettes pourrait générer des impacts d’érosion en falaise et dans les éboulis par piétinement, et avoir un impact négatif sur la flore par broutage. Il a un fort potentiel pour supplanter les ongulés autochtones en raison de ses grandes capacités de dispersion et de concurrence. Sa fréquentation des zones basses pour l’alimentation, à partir des zones refuges escarpées, pourrait laisser présager des dégâts sur des cultures qui entourent la Sainte-Victoire. À la lumière de la bibliographie, il semble souhaitable dès à présent de ne pas laisser cette espèce s’installer sur ce massif car ses populations sont extrêmement difficiles à contenir, notamment du fait de ses capacités de dissimulation, de son aisance à se déplacer en milieu rupestre, de sa fécondité et de sa stratégie de dispersion. Une décision tardive d’éradication rendrait la chose guère réalisable.
Le daim européen et le cerf sika continuent de progresser en France Et d’autres ongulés exotiques font leur apparition
Réseau Ongulés sauvages Lettre d’information n°18 Janvier 2014
Le daim européen (Dama dama) était largement représenté dans toute l’Europe avant la dernière glaciation (-60 000 à – 10 000 ans av J.C.). Il aurait été réintroduit en Europe par les Romains à partir de 150 ans après J.C.
La population sauvage la plus importante est la population alsacienne à cheval sur les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin qui compte près d’un millier de têtes. En Seine-et-Marne il existe une population estimée à environ 200 animaux. Une population d’une centaine d’animaux occupe les Pyrénées Orientales, d’autres sont installées dans l’Essonne, dans la Loire et dans l’Indre. Les derniers cas signalés de populations dites sauvages sont plus récentes et issues dans la plupart des cas d’animaux échappés de captivité suite à la tempête de 1999 (Dordogne, Morbihan, Seine-Maritime).
Selon l'Office National des Forêts 53 départements ont des populations de daims à l’état libre, soit 136 populations sur 434 communes.
Depuis 2007, neuf départements ont été colonisés et dans dix départements les populations ont disparues. Pour 95 populations l’objectif est l’éradication. Plus de la moitié des populations a moins de 5 têtes. 6 populations ont plus de 50 animaux
Le daim poserait des problèmes de gestion du fait qu’il écorcerait beaucoup les peuplements forestiers et qu’il se superposerait aux cervidés locaux, cerf et chevreuil. Dans la plupart des départements, l’objectif est d’éradiquer les individus en liberté.
Le Cerf sika (Cervus nippon)
Originaire de l’Extrême-Orient (de la Mandchourie et du Japon jusqu’au Vietnam) il a largement été introduit en Europe au 19ième siècle dans des parcs et enclos. Des individus se sont régulièrement échappés ou ont été relâchés volontairement. En France Il existe quelques populations de cerf sika vivant à l’état sauvage. Elles sont issues de quelques individus offerts par le Mikado en 1890 au Président Carnot. Les animaux qui se sont reproduits dans le parc de Rambouillet (Yvelines) sont à l’origine de toutes les populations françaises vivant généralement dans des parcs clos. Il existe cependant quelques populations sauvages, la plus grande étant celle d’Armainvilliers (77) qui est estimée à 250 animaux. Dans l’Oise une population a été implantée avant la 2ème guerre mondiale, l’objectif actuel étant de limiter son développement. Dans les Bouches-du-Rhône quelques dizaines d’individus issus d’un enclos (cadeau de l’Empereur du Japon en 1924) se sont installés vers Cadarache. Dans le Calvados une population est installée depuis une dizaine d’années, elle est non éradiquée malgré les efforts des louvetiers et détenteurs de droit de chasse. Dans le Val d’Oise il existe une population sauvage d’une vingtaine d’animaux. Une dizaine de cerfs sika issus d’un enclos est également retournée à l’état sauvage dans le Lot depuis 1990.
Le cerf sika, était selon l'ONCFS en France présent en 2005 en petites populations dans quinze départements (répartis en vingt-deux populations vivant à l’état libre). 50 % de ces populations sont des groupes de cinq à vingt individus, les populations de plus de vingt individus étant rares. À cause de risques réels d’hybridation, la présence conjointe du cerf sika et du cerf élaphe peut être source de pollution génétique.
Selon l' Office National des Forêts 19 départements ont des populations de cerf sida à l’état libre soit 26 populations sur 77 communes.
Depuis 2007, neuf départements ont été colonisés et dans cinq départements les populations ont disparues. Pour 16 populations l’objectif est l’éradication. La moitié des populations a moins de 5 têtes. 2 populations ont plus de 50 animaux
Le développement du cerf sika est indésirable du fait des risques de pollution génétique du cerf élaphe, leur hybridation étant rare mais possible.
Le daim et le cerf sika en France : nouvel inventaire
Le muntjac de Chine (Muntiacus reeves) Selon l' Office National des Forêts deux collisions avec un muntjac (probablement Muntiacus reversi) ont eu lieu en 2012 sur la commune de Plounérin (Côtes- d’Armor). Il a été supposé que ces deux ani- maux avaient été relâchés par un particulier. Un individu a été prélevé à la chasse sur la commune d’Arthon (Indre) en décembre 2012 ; sa provenance n’est pas connue. Dans les deux cas, aucun nouveau signalement n’a été fait depuis. À ce jour, il n’y a donc pas de population établie en France. Une veille doit être exercée aux alentours des parcs zoologiques et des enclos qui détiennent l’espèce
Le développement du muntjac n’est pas souhaitable en France car il occupe une niche similaire à celle du chevreuil, qu’il supplanterait.
L'Hydropote (Hydropotes inermis), également connu sous le nom de "cerf d'eau" ou "chevreuil des marais", est un petit cervidé d'Asie. Les mâles se caractérisent par l'absence de bois, remplacés par de longues canines sur la mâchoire supérieure. Solitaires et territoriaux, ils s'en servent pour s'impressionner et s'attaquer lors de la période de rut. En Haute Vienne quelques individus échappés sont l'origine d'une colonie discrète qui ne commet aucun dégât aux cultures.
Le cerf d’Écosse (Cervus elaphus scoticus) Dans les Landes, sur la commune de Saubrigues, un groupe de cerfs d’Écosse (5 à 20 individus) s’est échappé de captivité en 2012. Afin d’éradiquer ces animaux, des bracelets cerf sont distribués gratuitement aux chasseurs. Un individu a été prélevé au cours de la saison 2012-2013, et 7 l’année suivante. Ce groupe se situe pour l’instant sur une zone du sud-ouest du département, où il n’y a pas de cerf élaphe.
Le Cerf d'Écosse est une sous-espèce du Cerf élaphe ou Cerf Commun ou encore Cerf rouge : Cervus elaphus. Comparativement au Cerf élaphe "français" et sauvage mesurant entre 1,20 et 1,50 m au garrot, pouvant peser jusqu’à 200 kg, le Cerf d’Écosse est plus petit avec ses 120 kg pour 1 m à 1,20 au garrot
Le Wallaby de Bennet (Macropus rufogriseus) Il n'existe en France qu'une seule population de Wallaby de Bennet vivant à l'état sauvage. En 1970, 20 à 25 individus se sont échappés du parc zoologique de Sauvage situé à Émancé (78), à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Rambouillet. Depuis, quelques uns se seraient de nouveau échappés de ce parc à une ou deux reprises suite à l'éboulement du mur d'enceinte par des arbres lors de différentes tempêtes. Les wallabies se sont si bien acclimatés à la région que les fuyards ont constitué, en 38 ans une colonie d'une cinquantaine d'animaux aux environs du parc et des petits groupes disséminés dans toute la forêt de Rambouillet.
Le cochon nain ou cochon vietnamien fait partie des nouveaux animaux de compagnie (NAC). Il s'agit d'un croisement conduit par l’homme à partir de différents cochons originaires du Vietnam et de l'Asie du Sud-Est. Georges Clooney en possédait un, ce qui a fortement lancé la mode aux Etats-Unis. Elle s’est répandue en Europe, surtout en Angleterre, mais aussi en France.
Les cochons vietnamien sont des animaux extrêmement intelligents, très sociaux et affectueux... (comme l’ont prouvé de nombreuses études). Les cochons nains, en particulier, peuvent se dresser, apprendre des tours, se laisser promener en harnais...
Malheureusement, la sélection des animaux n’est pas toujours rigoureuse. Certains cochons ont été vendus comme appartenant à la race du cochon vietnamien, mais à mesure qu’ils grandissaient, ils sont devenus beaucoup plus gros que prévu. Résultats : 70 % des acquisitions de cochons nains finissent en abandons , parfois dans la nature !
Le problème , c'est que cochon et le sanglier se croisent très bien pour donner un animal lui même fécond souvent appelé cothonglier ou sanglocochon .Il cumule les propriétés des deux espèces: grande fécondité et aptitude à la vie sauvage. De ce fait le cochonglier est devenu un prédateur redoutable dans certaine région.
Selon l' Office national des forêts les lâchers de sangliers hybrides perturbent encore les populations naturelles et pourraient constituer des facteurs aggravants pour les dégâts occasionnés aux cultures et pour l’explosion démographique de l’espèce. L’élevage de «cochongliers ou sanglochons» peut également poser des problèmes au niveau de la filière agroalimentaire (tromperie sur l’origine de la viande).
Le cochon nain ou cochon vietnamien fait partie des nouveaux animaux de compagnie. Il faut cependant avoir conscience que le cochonnet grandira rapidement.
«Certains promettent que le cochon ne fera pas plus de 10 kilos à l’âge adulte. D’autres vont jusqu’à 20 ou 25 kilos», raconte à 20minutes.fr Caroline Dubois, de l’association de protection de cochons de compagnie et de placement de cochons abandonnés Groin Groin. Oui mais voilà, la vérité, c’est qu’à l’âge adulte, c’est à dire vers 3 ans, «un cochon nain vous arrive aux genoux et pèse 50 à 80 kilos».
Le porc-épic à crête (Hystrix cristata) habite le nord et l'ouest de l'Afrique. Il aurait été introduit par les Romains en Sicile et dans le sud de l'Italie où il est aujourd'hui protégé depuis 1974. Il s'est répandu vers le nord et l'est de la Péninsule et serait présent dans le Var.
L'Écureuil gris (Sciurus carolinensis) originaire des États-Unis, est présents en Europe depuis plus d’un siècle et la cohabitation de cet écureuil avec l’écureuil roux européen ne se passe pas très bien… Au point que dans certains endroits, l’écureuil roux est menacé d’extinction.
L'écureuil gris remplace l'écureuil roux, provoque d'importants dégâts en écorçant les arbres : hêtre, érable, bouleau, chêne, résineux, bref à peu près tout ! Et surtout il ronge l’écorce des arbres sains pour en lécher la sève. Il est porteur d’un virus bénin pour lui, mais fatal pour l’écureuil roux, dont il détruit également l'habitat. On compte en 2009 2,5 millions d'écureuils gris en Angleterre pour 160.000 roux. Ce caractère invasif préoccupe le comité permanent de la convention de Berne et on s’inquiète de l'absence de réaction de l'Italie. Cet écureuil est une menace pour la production de bois de hêtre en Angleterre, et il menace la Suisse et la France d’ici à 2035. La principale incertitude est la vitesse de l'invasion, les vallées du Rhône et du Rhin lui procurant un accès facile à l’Allemagne et au reste de l'Europe.
Voir: L'écureuil gris supplante le roux en Europe à cause de l'homme
Un rapport publié aujourd'hui à Turin prévoit que l'envahissant écureuil américain va se propager d'Italie en France dans les 25-30 ans à venir, provoquant des dégâts environnementaux et économiques importants, sauf si des mesures sont mises en place pour contrôler cette invasion.
L'Écureuil de Pallas (Callosciurus erythraeus), originaire de l’est de l’Asie, a été introduit à la fin des années 1960 sur le Cap d’Antibes (Alpes-Maritimes). Récemment, une autre population, installée depuis le début des années 2000, a été localisée sur la commune d'astres (Bouches-du-Rhône). Depuis l'Écureuil roux n'est plus observé, ou très rarement, dans les habitats occupés par cet écureuil exotique depuis plusieurs décennies. Nous sommes ici dans une situation très semblable à la précédente (relations gris-roux), l'Écureuil de Pallas pouvant être présent en forte densité, épuisant ainsi les ressources lors de faibles disponibilités alimentaires.
Son impact, son caractère envahissant et les interventions des particuliers pour contrôler cette espèce (tir, piégeage, empoisonnement) ont incité le Ministère en charge de l’écologie à mettre en place un plan de lutte destiné à limiter, voire à éradiquer ce Sciuridé introduit. Ce plan est appliqué depuis 2012 dans les Alpes-Maritimes, et depuis 2016 dans les Bouches-du-Rhône.
Plus d'infos sur ce site: http://http://ecureuils.mnhn.fr/ecureuil-de-pallas
Plan national de lutte relatif à l'écureuil à ventre rouge dans les Alpes-Maritimes
Quelqu’un qui s’est habitué à considérer la vie de n’importe quelle créature vivante comme sans valeur, finit par penser qu’une vie humaine ne vaut rien.
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