Le wapiti (Cervus canadensis) est, après l’élan, le plus grand des Cervidés. Il a longtemps été considéré comme la plus grande des sous-espèces de cerf élaphe, mais en 2004, des analyses ADN ont montré que le wapiti est plus étroitement lié au cerf de Thorold (Przewalskium albirostris) et au cerf sika (Cervus nippon) qu'il ne l'est au cerf élaphe.
Les wapitis seraient d’origine asiatique et ont migré vers l’Amérique via le détroit de Béring lors de la dernière glaciation.
La plupart des fossiles de wapitis découverts au Yukon et en Alaska auraient entre 12 000 et 15 000 ans. Certains chercheurs croient que les premiers humains auraient emprunté le pont continental de Béring à la suite des hardes de wapitis qui migraient vers l’est et que c’est ainsi que le peuplement de l’Amérique du Nord par l’homme aurait commencé.
De nombreuses sous-espèces de wapitis ont été décrites : six d'Amérique du Nord et quatre en provenance d'Asie. Les populations varient par la taille et la forme des bois, la taille du corps, leur pelage et leur comportement lors des périodes de reproduction. Les études génétiques de la sous-espèce eurasienne ont révélé que la forme des bois, la crinière et la couleur de la croupe sont fondés sur des « différences de modes de vie liées au climat »
Sur les six sous-espèces du wapiti connues pour avoir historiquement habité l’Amérique du Nord, seules quatre demeurent : le wapiti de Roosevelt, le wapiti de Tule, le wapiti de Manitoba et le wapiti des montagnes rocheuses.
“Wapiti” signifie “croupe blanche” dans la langue algonquienne des shawnee, tribu amérindienne d’Amérique du Nord.
Certaines cultures voient dans le wapiti une force spirituelle importante. Ainsi, les Lakotas, tribu autochtone américaine du peuple Sioux, estimaient qu’un wapiti mythique et spirituel était un professeur pour l’homme et l’incarnation de la force, de la puissance sexuelle et du courage. On raconte d’ailleurs que chaque garçon nouveau-né recevaient à sa naissance une dent de wapiti dans l’espoir d’avoir une vie longue, car cet organe est considéré comme la dernière partie du wapiti mort à pourrir.
En anglais américain, le wapiti est appelé elk, mais ce mot désigne l'élan en anglais britannique, qui est appelé moose aux États-Unis et au Canada anglais.
Le wapiti, longtemps considéré comme une sous-espèce du cerf élaphe, est désormais considéré comme une espèce à part entière, Cervus canadensis.
L’aire de répartition du wapiti couvre la partie nord-ouest de l’Amérique du Nord et l’Asie du Nord-est. C'est un animal grégaire qui privilégie les milieux ouverts. En Amérique du Nord, on le retrouve dans des habitats très divers. En Asie, il est essentiellement confiné à la zone subalpine, qu'il doit partager avec d'autres sous-espèces de cerfs. Il existe une ségrégation entre les mâles et les femelles. Les premiers donnent priorité à l'accès à la nourriture tandis que les secondes recherchent plutôt des endroits à l'abri des prédateurs.
Il a été introduit comme gibier dans de nombreux pays (Nouvelle-Zélande, Chili, Argentine, Australie) et s’est adapté aussi bien aux zones semi-désertiques qu’à tous types de forêts ou de régions montagneuses. Cette capacité d’adaptation en fait une espèce envahissante qui menace les écosystèmes et entre en concurrence avec la faune locale.
Le wapiti se distingue du cerf élaphe par une stature plus haute et des bois plus grands.
Un wapiti mâle adulte mesure environ 150 cm de hauteur au garrot et pèse de 300 à 350 kg, bien que certains gros mâles puissent atteindre près de 500 kg à la fin de l’été, avant la période du rut. Les femelles sont beaucoup plus petites, mais ont tout de même 135 cm à hauteur d’épaule et un poids adulte d’environ 250 kg. En Alaska, des mâles du wapiti de Roosevelt (Cervus canadensis roosevelti) ont été décrits comme pesant jusqu'à 600 kg.
La femelle wapiti est plus petite que le mâle et ne porte pas de bois.
Le wapiti a la particularité de posséder deux canines "reliques" sur le maxillaire supérieur (vestiges d’anciennes défenses, aussi présentes chez le cerf élaphe , on les appelle crochets ou fleurs de lys). Leur surface lisse et arrondie en font des bijoux attrayants. Au XIXe siècle, de nombreux wapitis ont été tués uniquement pour leurs canines.
Les oreilles du wapiti sont assez longues et très mobiles.
La robe du wapiti est brun rougeâtre en été, et brun foncé en hiver. Examinée de près, sa croupe, qui de loin semble blanche, est en fait de couleur ivoire à orange. La queue est courte. La tête et le cou foncés font contraste avec la croupe. Le wapiti porte de longs poils noirâtres sur le cou, comme une crinière.
Les coloris des robes varient selon les saisons, les habitats et l'endroit où l'animal vit. Les faons naissent tachetés, comme c'est commun avec de nombreuses espèces de cerfs, et perdent leurs taches lorsqu'ils prennent de l'âge.
Le wapiti porte de longs poils noirâtres sur le cou, comme une crinière. Sur la croupe, ses poils sont plus clairs.
Le wapiti est élancé, mais fortement constitué, avec un poitrail massif, et un cou assez élancé. Les yeux sont de taille moyenne, les oreilles sont effilées et aussi longues que la moitié de la tête. Les pattes sont très fines et adaptées à la course rapide et aux bonds. Elles sont terminées par un sabot constitué de deux doigts, appelés pinces et deux os rudimentaires placés au-dessus et en arrière du talon. Ils ne marquent normalement pas le sol lors des déplacements, excepté lors de déplacements dans la neige ou la boue.
Le wapiti est un ongulé artiodactyle ; il marche sur la pointe de ses quatre doigts, garnis de sabots.
Aussi bon nageur que coureur, le wapiti peut atteindre la vitesse de 65 km/h sur de courtes distances.
Plutôt rapide, le wapiti est capable de courir à la vitesse de 65 km/h.
Parmi les cervidés, le wapiti est celui qui possède les bois les plus imposants. En effet, sa ramure peut avoir jusqu'à 1,2 mètre d'envergure et de longueur et peser jusqu'à 22 kilogrammes. Un mâle de 12 cors (pointes) est appelé wapiti royal et un mâle de 14 cors est appelé wapiti impérial.
Les bois semblent particulièrement gros en été, saison pendant laquelle ils sont recouverts de velours qui les protège pendant leur croissance.
Les bois du wapiti sont caducs : ils tombent chaque hiver pour repousser au printemps. Une enveloppe nourricière, duveteuse et irriguée de sang (le velours), assure leur croissance à la manière d'un placenta pour un fœtus. À la fin de l’été, lorsque la croissance est terminée le velours tombe. Paradoxe de la nature, les bois ne sont opérationnels que lorsqu'ils sont morts. Pour les dépouiller totalement puis les préparer en vue des prochains combats, le wapiti va « frayer » en les frottant de façon répétitive aux arbres. Il mange les lambeaux de peau qui pendent aux ramures. La longueur et le volume des bois ont plus d'importance que le nombre d'andouillers. Ils indiquent le rang social du cerf et ont un effet dissuasif et d'intimidation au moment du rut. Mais leur chute inverse momentanément la hiérarchie établie, les animaux les plus âgés étant décoiffés les premiers.
Les bois figurent parmi les organes dont la croissance est la plus rapide dans le règne animal (jusqu’à 2 cm par jour chez certains cervidés). A titre de comparaison le fémur pousse de 2 cm par an chez l’Homme durant l’adolescence...
Le wapiti est un herbivore ruminant. L'été, il mange beaucoup d'herbe, de plantes et de feuilles (entre 4 et 7 kg par jour) afin de constituer les réserves de graisse dont il aura besoin pendant la période de la reproduction et le long hiver qui suit. Pendant la saison froide, des substances ligneuses sèches, comme de l'herbe, des rameaux et de l'écorce séchés, qui prennent plus de temps à digérer, forment la majeure partie de son régime alimentaire. La plupart des wapitis se déplacent à la recherche de la meilleure nourriture disponible.
Le wapiti est un mammifère ruminant dont le régime alimentaire se compose de graminées, de plantes et de jeunes pousses diverses, de feuilles et d'écorces.
Les mâles wapitis sont solitaires ou se regroupent en petits groupes tandis que les femelles forment de grandes hardes menées par la plus âgée qui connaît les routes de migration. Ce cervidé migre dans les pâturages d'altitude au printemps après la fonte des neiges, et effectue le trajet inverse à l'automne. Les mâles ne rejoignent les femelles qu'à la saison du rut.
Les wapitis adultes restent le plus souvent dans des troupeaux homogène d'un seul sexe.
Le wapiti est le plus volubile des cervidés. Biches et faons gardent le contact grâce à des vocalisations variées telles que sifflements, mugissements, miaulements et jappements. Lorsqu’elles prennent peur, les femelles préviennent le reste du groupe par des aboiements perçants. Au moment du rut, le brame sifflant du mâle peut vous glacer le sang par un matin glacial d’automne.
Le wapiti communique également par ses postures. Pendant la période des amours, le cerf se tient le corps élancé et de côté pour faire voir ses bois et toute sa puissance dans le but de manifester sa dominance. Pour garder les biches dans son harem, il peut incliner sa ramure vers l'arrière en guise d'avertissement. En tout temps de l'année, le wapiti peut montrer son irritation en grinçant des dents, en rabattant sa lèvre inférieure ou en couchant ses oreilles vers l'arrière.
Le wapiti est le plus volubile de tous les cervidés. Il garde le contact avec les autres membres du groupe grâce à des vocalisations variées telles que sifflements, mugissements, miaulements, jappements ou toussotements, et avec des postures.
Lorsque le mâle wapiti est irrité, il retrousse les lèvres, couche les oreilles et grince des dents.
Selon les régions où il habite, la reproduction du wapiti se déroule entre le mois d'août et le mois de novembre. Les mâles, qui ont paresseusement passé l’été en petits groupes pendant que leurs bois grossissaient et s’alourdissaient, rejoignent maintenant les femelles et les jeunes et établissent des harems de femelles avec lesquelles ils ont l’intention de s’accoupler. Un mâle va défendre son harem d'une vingtaine de femelles ou plus, selon la concurrence entre les mâles et la présence de prédateurs. Seuls les mâles matures ont des harems et arrivent à se reproduire avec succès, normalement vers l'âge de huit ans. Les mâles de deux à quatre ans et ceux de plus de onze ans ont rarement des harems, et passent la plupart du rut autour des grands harems. Un mâle avec un harem se nourrit rarement et peut perdre jusqu'à 20 % de son poids.
En période de rut, le mâle wapiti dominant se constitue un harem qu'il défend farouchement des autres prétendants
Le brame du wapiti peut être entendu à des kilomètres à la ronde. Son cri puissant s’explique par une spécificité anatomique : ses cordes vocales de 3,5cm de long (contre 1 à 2 cm chez l’homme) lui permettent d’émettre un son bas tandis que la gorge et le palais, en se contractant, créent un ton tendu et aigu. Pour produire un tel cri, le mammifère siffle en même temps qu’il rugit d’une voix grave. Le mâle avertit ainsi les femelles réceptives de sa présence, intimide ses concurrents potentiels et défie les autres mâles qui s'aventureraient sur son territoire. Il devient particulièrement agressif à ce moment-là.
À l’inverse du cerf élaphe au brame grave et imposant, le mâle wapiti produit un brame au son glacial, aigu et métallique. Un régal (une torture ?) pour les oreilles. Il s’en sert notamment comme une arme de séduction auprès des femelles qui se montrent plus attirées par les mâles bramant souvent et fort.
En cas de rencontre avec un autre mâle, après une phase d'intimidation, les deux adversaires vont mener un combat très violent durant lequel ils se projettent la tête en avant l'un contre l'autre dans le but de déséquilibrer l'adversaire. Ces combats peuvent conduire à l'abandon ou à des blessures assez graves voire la mort par épuisement des deux cerfs s'ils restent coincés par leurs bois emmêlés : seuls des mâles de puissance et de ramure comparables s'affrontent de la sorte. De jeunes mâles profitent parfois des combats entre deux mâles plus forts pour saillir une biche « en chaleur », ce qui contribue à la diversité génétique de la harde.
Le brame du wapiti au parc national de Yellowstone
De jeunes mâles profitent parfois des combats entre deux mâles plus forts pour saillir une biche « en chaleur », ce qui contribue à la diversité génétique de la harde.
Le wapiti mâle régnant sur une harde de femelles surveille de façon intensive les différents individus de la troupe en vue de l'accouplement, car les femelles ne restent sexuellement réceptives qu'un jour ou deux durant l'année.
Les wapitis femelles ont un cycle d'œstrus de seulement un jour ou deux et les accouplements sont généralement d'une douzaine de tentatives ou plus. À l'automne de leur deuxième année, la femelle peut donner naissance à un petit et, très rarement, à deux, bien que la reproduction soit plus fréquente lorsque les femelles pèsent au moins 200 kg. La période de gestation est de 240 à 262 jours et la progéniture pèse entre 15 et 16 kg. Lorsque les femelles sont proches de mettre bas, elles ont tendance à s'isoler du troupeau principal, et resteront à l'écart jusqu'à ce que le petit soit assez grand pour échapper aux prédateurs. Les petits naissent tachetés et perdent leurs taches avant la fin de l'été. Après deux semaines, les faons sont en mesure de rejoindre la harde et sont totalement sevrés à deux mois.
Biche et cerf wapiti se désaltérant à un point d'eau.
Dans toute son aire de répartition, le wapiti est une proie potentielle pour plusieurs grands carnivores. En Amérique, ses principaux prédateurs naturels sont l'ours brun, l'ours noir américain, le puma, ainsi que les meutes de loups et de coyotes. En Asie, le dhole, l'ours brun, le tigre de Sibérie, la panthère de Chine, la panthère des neiges et le lynx commun sont ses principaux ennemis.
Les prédateurs du wapiti en Amérique du nord ( l'ours noir américain, l'ours brun, le puma, le loup et le coyote).
Les prédateurs du wapiti en Asie ( le dhole, l'ours brun, le tigre de Sibérie, la panthère de Chine, la panthère des neiges et le lynx commun
Le wapiti peut vivre vingt ans ou plus en captivité, mais en moyenne seulement dix à treize ans dans la nature. Pour certaines sous-espèces qui souffrent moins de la prédation, ils peuvent vivre en moyenne quinze ans dans la nature.
Bien qu'il subisse une forte chasse dans toute son aire de répartition, le wapiti nord-américain et asiatique n'est pas considéré comme menacé. Il reste abondant un peu partout bien que quelques déclins régionaux se font sentir. Aujourd'hui, on trouve les plus grandes populations de wapitis dans la partie occidentale de l'Amérique du Nord. Certains points chauds pour les wapitis en Amérique du Nord sont des paysages de type montagneux tel que le parc national de Yellowstone. Certains états sur la partie orientale des États-Unis ont commencé à essayer de réintroduire de petits troupeaux de wapitis dans les zones de forêts denses.
Cerfs wapiti en captivité au zoo de Planckdael à Malines , Belgique
Sources:
Fédération canadienne de la faune
Faune et flore du pays - Le wapiti
l'Encyclopédie Canadienne
À nos cerfs, correspond le magnifique wapiti, relégué aujourd’hui dans les solitudes des Montagnes Rocheuses, mais dont l’habitat s’étendait alors jusqu’aux fraîches vallées de la Louisiane et de la Virginie.