Le cerf Sambar (Rusa unicolor) est le troisième plus grand cervidé au monde, derrière l’élan et le wapiti. Il est parfois aussi appelé élan de Ceylan en raison de sa masse et de sa robe sombre ou encore Cerf d'Aristote. Sa répartition géographique couvre tellement de pays différents en Asie que certains affirment qu'il est le cerf le plus largement répandu sur la planète. Le cerf sambar forme le genre Rusa avec quatre autres espèces dont le cerf du Prince Alfred.
Il existe sept sous-espèces de cerf sambar qui diffèrent considérablement en apparence et en taille:
- Sambar commun (Rusa unicolor unicolor)
- Sambar de Bornéo (Rusa unicolor brookei)
- Sambar de Sumatra (Rusa unicolor equina)
- Sambar du Cambodge (Rusa unicolor cambojensis)
- Sambar de Formose (Rusa unicolor swinhoei)
- Sambar de Chine du sud (Rusa unicolor dejeani)
- Sambar de Haïnan (Rusa unicolor hainana)
La masse corporelle et la longueur des bois sont très variables, et les deux diminuent généralement d'ouest en est à travers la distribution de cette espèce. Il existe également une variation de la couleur des différentes sous-espèces.
Le cerf sambar était auparavant considéré comme un membre du genre Cervus avant que des analyses génétiques prouvent qu'il était plus approprié de le placer dans un genre distinct : Rusa.
Le cerf sambar est le plus grand des cerfs d'Asie. Il se caractérise par un pelage brun foncé et par de grandes oreilles.
L'aire de répartition du cerf sambar se situe dans le sud de l'Asie depuis le Sous-continent indien jusqu'en Asie du Sud-Est et jusqu'au sud de la Chine. Il est notamment présent en Inde, au Sri Lanka, au Bangladesh, au Bhoutan, en Birmanie, en Chine, à Taïwan, au Vietnam, au Laos, au Cambodge, en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie.
Le sambar du Sri Lanka a été introduit en Australie en 1861 pour la chasse. Comme à chaque introduction d’espèces, celle-ci s’est rapidement affranchie des clôtures qui la retenaient pour se disperser dans le pays. Le nombre de cerfs sambar est aujourd’hui estimé à plus de 100 000 individus en Australie.
Il a été également introduit dans l'île du Nord de la Nouvelle-Zélande et dans trois régions des États-Unis.
Dans leur pays d'origine, les cerfs sambars vivent dans les forêts, souvent près de lacs ou marais. Comme ils sont bons nageurs, cette proximité leur permet d'échapper plus facilement aux attaques des tigres dont ils constituent l'une des proies de prédilection.
Contrairement au cerf axis, le sambar préfère les milieux fermés. Il vit surtout dans les forêts denses en végétation depuis le niveau de la mer jusqu'à 3500 m d'altitude, mais on peut le trouver dans d'autres biotopes, comme la brousse épaisse, du moment qu'il y trouve couvert et protection. La proximité d'une source d'eau permanente (lac ou marais) conditionne sa présence. Il affectionne également les collines collines boisées abruptes et les terrains en pente douce.
Cette espèce présente un dimorphisme sexuel. Les femelles sont plus petites que les mâles et n'ont pas de bois.
Le cerf sambar est le plus grand cervidé d'Asie, avec une hauteur d’épaule d’environ 115 à 140 cm pour une taille moyenne se situant entre 168 et 246 cm de long. Les mâles, qui pèsent généralement de 131 à 245 kg, sont nettement plus imposants que les femelles, qui pèsent de 109 à 182kg.
Le crâne du cerf sambar peut atteindre une taille de 40 cm et ses oreilles arrondies ont une taille presque égale à la moitié de la longueur de sa tête. Elles lui confère une ouïe fine et directive pour détecter le moindre signe de danger.
Les grandes oreilles arrondies du cerf sambar ont une taille presque égale la moitié de la longueur de la tête. Elles lui confère une ouïe fine et directive pour détecter le moindre signe de danger.
Comme chez beaucoup d'autres cerfs, seul le mâle a des bois. Ses bois sont relativement modestes (90-95 cm), comparés à sa masse corporelle, même s’ils peuvent atteindre un bon volume. Les bois sont rugueux et portent trois andouillers ou cors, rarement plus.
Chaque ramification de la ramure du cerf est un andouiller, ou cor. La majorité des cervidés en porte quatre, mais le sambar n'en a que trois.
Les bois des jeunes mâles poussent vers l'âge de deux ans. Ce ne sont d'abord que deux pointes bien droites, sans ramifications. Ils tombent au printemps pour repousser à l'automne avec deux cors de chaque côté de la tête. La quatrième année, les bois ont atteint leur plein développement mais s'allongent encore tous les ans pendant au moins quatre années.
Les bois semblent particulièrement gros pendant leur développement parce qu'ils sont recouverts d'un tissu tégumentaire (le velours) qui assure la protection, la vascularisation et l'innervation de ces organes.
Comme son taxon biologique l’indique (Rusa unicolor), le pelage du cerf sambar est d’une couleur homogène brun foncé, à l’exception d’une tache claire sur le fessier. Cette espèce présente une petite mais dense crinière sur le cou, qui est plus prononcé chez le mâle. La queue est relativement longue pour un cerf et elle est utilisé comme signal d'alerte quand l'animal est inquiété.
Lorsqu'il est inquiet, le cerf sambar relève la queue pour montrer la tache plus claire de son arrière-train. Il peut en même temps frapper le sol du sabot et émettre un aboiement aigu.
Le sambar est peut être le moins sociable des cerfs asiatiques. Les hardes ne comportent que trois à cinq individus à savoir une ou deux femelles avec leurs jeunes. Les mâles sont solitaires mais ne sont pas territoriaux. Des hardes temporaires pouvant regrouper une dizaine d'invididus peuvent parfois se former en cas d'abondance de ressources alimentaires ou afin d'éviter les prédateurs.
Le sambar vit en petits groupes familiaux ou en couples, rarement en grands troupeaux.
Le cerf sambar laisse son odeur sur les troncs et les rochers pour signaler sa présence à ses congénères, mais en dehors de la saison du rut, il ne semble pas être territorial et tolère la présence d'autres cerfs dans les parages. Dans certaines parties de son aire de répartition, ce grand cerf est très craintif, prudent face à l'homme, et ne sort que la nuit; mais dans les zones où il s'est habitué à la présence de l'homme, il peut sortir brouter dans l'après-midi.
Le cerf sambar porte sous chaque oeil une glande odorante qu'il fait ressortir à volonté . C'est ce qui lui a valu en Chine le nom de " cerf aux quatre yeux"
C'est un animal sédentaire qui reste dans la même région toute l'année, sauf en montagne où les animaux remontent au printemps en altitude pour profiter des jeunes pousses et de l'herbe nouvelle qui apparaissent sous la neige fondante. Il nage bien et peut traverser fleuves et petits lacs en cas de besoin.
Le sambar est plutôt timide et est principalement actif au crépuscule ou pendant la nuit. Cette espèce est très alerte et silencieuse, et se figera instantanément si elle est dérangée. C'est l'un des rares cerfs qui ose s'attaquer à des gros prédateurs, et préfère les confrontations dans les eaux peu profondes. Face aux prédateurs, le sambar produit un cri puissant et redresse les poils de son cou. Une femelle est également incroyablement protectrice envers ses petits et, si elle est menacée, elle va taper du pied et faire face aux attaquants.
Le cerf sambar est un bon nageur et peut traverser des rivières et des petits lacs en cas de besoin.
Le sambar se nourrit de plantes dures, herbes et arbustes, mais aussi de feuillages et de fruits. Il semble très friand de mûres et peut dénuder des ronciers entiers. Il broute en fin d'après midi ou en début de soirée et quitte à la nuit le couvert de la forêt pour s'alimenter en terrain découvert ou parcourir de grandes distances vers un point d'eau.
Le Cerf Sambar est un ruminant qui se nourrit surtout d’herbe. Il mange également des feuilles et quelques fruits.
Le sambar se nourrissant d'aliments très fibreux, il lui en faut de grandes quantités. Ils sont stockés dans son estomac à plusieurs poches pendant qu'il broute, mais lorsque l'animal est au repos, bien dissimulé dans la forêt, il régurgite ces aliments pour les mâcher et les avaler à nouveau, de façon à en extraire tous les aliments nutritifs. On dit qu'il rumine et c'est une manière de digérer les aliments commune à beaucoup d'autres herbivores, comme les girafes, chameaux et bovins.
L'activité journalière du cerf sambar est une alternance de période d'alimentation entrecoupées de période de rumination et de repos.
Le cerf sambar n'a pas de saison de reproduction spécifique, mais le rut a lieu le plus souvent de septembre à janvier. Lorsqu'il est en condition de reproduction, le mâle a une forte odeur, son cou s'épaissit et se couvre souvent d'une crinière drue. Le mâle établit un territoire d'où il attire les femelles voisines, mais il n'établit pas de harem. Plusieurs mâles peuvent cohabiter pendant le rut à condition qu'il y ait suffisamment de femelles réceptives. Les mâles dominants tentent néanmoins de préserver leur statut à travers de nombreuses démonstrations de domination (frottement des bois et du corps sur les arbres, bains de boue, dépôts des glandes préorbitales sur les feuilles des arbres en de dressant sur les pâtes arrières, piétinements). Le langage corporel (exposition latérale du corps, mouvements de tête) joue également un rôle pour maintenir la hiérarchie sociale entre mâles permettant ainsi d'éviter les combats qui restent une solution de dernier recours.
Pendant le rut, le cerf sambar établit un territoire d'où il attire les femelles voisines, mais il n'établit pas de harem.
L'oestrus de la femelle dure environ 18 jours. Lorsqu'une biche est en chaleur, il en émane une odeur particulière destinée à avertir le mâle. La femelle atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de 18 à 24 mois et donne généralement naissance à un seul petit après une période de gestation d'environ 8 à 9 mois. Les faons pèsent environ 10 kg à la naissance. Ils ne sont généralement pas tachetés, bien que certaines sous-espèces aient des taches claires qui disparaissent peu de temps après la naissance. Les jeunes commencent à prendre de la nourriture solide entre 5 et 14 jours et commencent à ruminer après un mois.
La gestation de la biche sambar dure probablement environ 8 mois, bien que certaines études suggèrent qu'elle peut être légèrement plus longue.
Le cerf sambar est la proie préférée du tigre et sa viande assure plusieurs jours de nourriture à une tigresse et ses petits. Dans le Parc National de Ranthambore, en Inde, les tigres n'hésitent pas à poursuivre les sambars jusque dans les lacs. Les meutes de dholes, les crocodiles de marais, les dragons de Komodo, les lions d'Asie et les léopards s'en prennent également aux sambars adultes. Les petits sont la proie des hyènes rayées, des loups indiens, des chacals et plus rarement des ours (noirs, bruns, cocotiers). Les sambars adultes sont des proies difficiles qui n'hésiteront pas à se défendre contre les prédateurs à l'exception des tigres. On déjà vu un sambar mâle repousser un léopard, l'obligeant à trouver refuge dans un arbre. Des biches ont déjà repoussé des dholes pour défendre leurs petits.
Les prédateurs naturels du cerf sambar sont nombreux : tigre, léopard, dhole, hyène rayée, lion d'Asie, ours noir, crocodile, dragon de Komodo, etc.
Il y a eu un déclin de 50 % de nombreuses populations de sambars au cours des dernières années. La principale menace pour cette espèce est la surexploitation de ses bois et de sa viande. Les bois du mâle adulte sont utilisés en médecine traditionnelle, faisant des mâles des cibles de choix pour les chasseurs. En outre, les bois sont largement présentés comme des trophées, et beaucoup sont vendus aux touristes comme souvenirs. La viande du sambar est une des viandes sauvages les plus recherchées en Asie du Sud-Est. Une partie de la chasse est destinée à la consommation locale, mais la majeure partie de la viande est vendue dans le commerce. Un autre facteur contribuant au déclin des populations est la perte d'habitat, avec la déforestation et la conversion des terres pour l'agriculture entraînant la perte et la fragmentation de l'habitat boisé dont cette espèce a besoin.
Bien que son aire de répartition soit la plus étendue, le cerf sambar est en voie de disparition dans certaines régions. Chasse, braconnage, médecine traditionnelle, concurrence avec le bétail, fragmentation des territoires, disparition du milieu, sont les principales menaces qui pèsent sur l'espèce. Hors des aires protégées, ses effectifs sont en régression, localement il a déjà disparu.
Le sambar est une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie Vulnérable (VU) sur la Liste rouge de l'IUCN depuis 2008. Le sambar est confronté à de nombreux défis de conservation, car ses populations sont très dispersées et sont touchées par de nombreuses coutumes locales, les lois nationales et parfois les troubles civils.
L' espérance de vie du cerf sambar est en moyenne de 12 ans à l’état naturel, et de 28 ans en captivité.
La compassion envers les animaux est étroitement liée à la bonté et, il est possible d’affirmer avec certitude que celui qui est cruel envers les animaux ne peut être un homme bon.