En matière de chasse, la France détient de bien tristes records... En effet, notre pays détient le record du nombre d’espèces chassées (90), celui où on tue le plus d’animaux (30 millions), celui de la période d’ouverture de la chasse la plus longue (7 mois). Il est également le seul pays d’Europe où la chasse est ouverte tous les jours de la semaine ! Dans tous les autres pays européens, la chasse se limite à quelques jours par semaine, et à une seule journée du week-end. Inimaginable pour le chasseur français, trop attaché à ses privilèges !
La chasse en France : état des lieux
Chaque année, environ 30 millions d’animaux sont tués par les chasseurs (et environ 5 millions sont blessés). Cela sans compter quelque 15 millions d’animaux abattus dans les enclos de chasses commerciales, où toute l’année ils peuvent abattre faisans, perdrix ou sangliers dans des conditions dantesques.
En 2017, la France compte 1,2 million de chasseurs ! C’est d’ailleurs le pays européen qui enregistre le plus grand nombre de chasseurs devant l’Espagne (980000) et l’Italie (700000). Sur le podium des départements qui comprennent le plus grand nombre de pratiquants, on trouve le Nord et la Somme (respectivement près de 26000 et 24000 chasseurs), puis le Pas-de-Calais (environ 35000 chasseurs) !
De fait, la France détient un autre sinistre record, celui des accidents de chasse. Chaque année, des randonneurs, ramasseurs de champignons, vététistes, agriculteurs sont blessés ou tués par des chasseurs. Si les non chasseurs représentaient 10 % des victimes des accidents de chasse il y a quelques années, ils représentent maintenant près de 20 % des morts et des blessés à la chasse ! Cela sans que les pouvoirs publics ne prennent la moindre mesure.
Sources et informations complémentaires :
Accidents de chasse déjà cinq morts cette-saison
Les accidents de chasse ont fait plus de 350 morts depuis 2000
C’est une situation ubuesque : 2% de la population tient en otage les 98 autres % des citoyens français pour abattre en quelques mois pas moins de 30 millions d’animaux chaque année. Qu’importe que la majorité démocratique soit absolument opposée à la chasse !
La dernière enquête nationale publiée par l’Office nationale de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) fait état de 30 millions d’animaux tués au fusil. A quoi il faudrait ajouter les animaux morts par piégeage, morts des blessures de la chasse et les animaux dits nuisibles.
Grands animaux chassés 2016-2017 (hors parc et enclos)
- Cerfs 61 412
- Chevreuils 579 111
- Sangliers 692 604
- Chamois 12 735
- Mouflons 3170
- Daims 1472
Sources ONCFS : Tableaux de chasse ongulés sauvages saison 2016-2017
Animaux chassés 2013-2014 (dernières données disponibles)
- Lapin de Garenne 1 465 988
- Lièvre 600 000
- Renards 430 000
- Blaireaux 22 000
- Martre 9 000
- Fouine 18 000
- Ragondin 350 000
- Rat musqué 72 000
- Putois 2942
- Belette 2024
Sources ONCFS: Enquête nationale sur les tableaux de chasse à tir
Ces chiffres ne prennent pas non plus en compte les animaux abattus et donc non déclarés par les chasseurs braconniers. Le lobby de la chasse, qui représente seulement 3 % de la population, est tellement présent que le nombre des victimes est difficilement évaluable avec précision.
Les chasseurs s’enorgueillissent de réguler la faune. Mais parmi les 30 millions d’animaux chassés par an, une minorité trouve sa justification dans cette régulation.
Les cervidés (cerf, chevreuil ) possèdent un processus de régulation. En cas de surpopulation, le taux de naissances diminue. Le renard, comme tout prédateur, ne peut pulluler car il dépend des proies qu'il trouve sur son territoire. La régulation se fait donc naturellement. On ne peut prétendre la réaliser par la chasse.
la chasse en France, c’est 30 millions d’animaux, par an, massacrés pour le plaisir !
Le cas des animaux dit nuisibles est à part et mérite une attention spécifique. Si certains animaux sont susceptibles de causer des dommages, l'homme est souvent à la source des nuisances et des déséquilibres engendrés. Le commerce de la fourrure fin des années 20, est à l'origine de la prolifération de certaines espèces en France, qui se sont échappées ou ont été relâchées des élevages : rat musqué, vison d'Amérique, ragondin... Ces animaux ont colonisé une grande partie du territoire, concurrencent les espèces locales et détériorent l'environnement.
En oeuvre depuis des décennies, l'éradication des animaux « nuisibles » n'a pas produit les effets escomptés. Les méthodes utilisées ont des conséquences sur la faune : le piégeage et l'empoisonnement ne font pas de distinction entre les espèces.
Parmi tous les pièges autorisés en France, certains sont conçus pour tuer les animaux. Dans les faits, ces pièges se révèlent non sélectifs et provoquent la mort ou la mutilation de nombreuses autres espèces non visées. Théoriquement destinés aux espèces « nuisibles », ils éliminent avec la même radicalité des animaux domestiques et des espèces protégées (chats, chiens, hérissons, écureuils, genettes, chats sauvages, loutres…).
Des solutions respectueuses des animaux et de l'environnement permettraient d'atteindre les buts recherchés. Les élevages et les champs cultivés pourraient être protégés des « nuisibles » en enterrant les grillages des enclos à 20 cm dans le sol ou en installant des clôtures à hauteur de sanglier.
C'est une première étape dans la lutte contre la loi sur les nuisibles. Il est temps que la réglementation s'appuie sur la réalité scientifique et adopte des mesures éthiquement acceptables pour réparer les erreurs, humaines, au lieu d'en commettre de nouvelles.
Donnons une chance à l'équilibre écologique de se rétablir naturellement.
L' Arrêté du 26 juin 1987 fixe la liste des mammifères que l'on peut chasser sur le territoire européen de la France et dans sa zone maritime.
Chasser n’est plus une nécessité, mais un plaisir malsain.
Au droit de chasser, il faut opposer le droit de vivre !
La chasse est une pratique aussi ancienne que l’humanité. Elle constituait principalement un apport alimentaire ; c’était une activité de subsistance, elle était vitale. Elle le reste pour quelques peuples isolés. Ces derniers se doivent cependant de respecter trois conditions : ne tuer que le strict minimum nécessaire à leur suivie, ne pas occasionner de souffrances évitables, ne pas compromettre l’avenir des espèces chassées.
Aujourd'hui la chasse est devenue un loisir. Invoquer la tradition ou autres prétextes pour maintenir la chasse n’a plus de sens. Un loisir, une passion, consistant à tuer des animaux est éthiquement inadmissible !
Les chasseurs tentent de justifier leur activité en prétendant gérer la faune, alors que régulièrement, ils effectuent des lâchers de « gibiers », agrainent la faune et détruisent les prédateurs, etc. Ils sont même allés jusqu’à effectuer des croisements entre porcs et sangliers (les cochongliers ont des portées plus nombreuses que les sangliers) pour avoir davantage de cibles. L’argument selon lequel la chasse est nécessaire à la régulation des espèces ne tient donc pas.
La chasse est légitime lorsqu'elle est de subsistance comme c'est encore le cas de par le monde, ou un dernier recours comme cela peut se présenter dans nos pays occidentaux… En aucune manière la chasse de loisir n'a cette justification. Et les chasses cruelles sont à condamner.
1. Blaireau européen (Meles meles)
Le blaireau est une espèce très fragile, ses effectifs sont en diminution dans de nombreuses régions françaises. Il est protégé dans la plupart des autres pays : Espagne, Grande-Bretagne, Luxembourg, Italie, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Grèce, Irlande, Portugal…
Selon l'Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) et l'association MELES au moins 165 000 blaireaux seraient exterminés chaque année
Le comble de l'ignominie est atteint avec les "concours de déterrages ; épreuves durant lesquelles des équipages - hommes et chiens - sont jugés sur la rapidité et la "qualité" de leur "travail"! L’objectif n’est donc absolument pas la « gestion de la faune », il s’agit simplement d’un divertissement barbare, cruel et injustifiable.
Sources et informations complémentaires :
2. Belette d'Europe (Mustela nivalis)
La belette raffole de campagnols. Elle peut en engloutir 300 à 600 en une année. Mieux, elle est directement inféodée aux rongeurs en épousant leur dynamique de population. Que le campagnol pullule et la belette augmente ses capacités de reproduction et inversement. Quand à l'accuser de s'attaquer à des perdreaux, ou des lapins, ou pourquoi pas des poules : ne croyez pas un instant ce que racontait Jean de La Fontaine dans ses fables. Une belette ne s'attaquera en effet que très rarement à une proie vingt fois ou cinquante fois plus grosse qu'elle, soit que l'occasion se présente, soit qu'elle soit poussée dans ses derniers retranchements : c'est en effet un animal très courageux, qui pour se défendre n'hésitera pas à sauter à la tête de son agresseur, homme y compris !
Sources et informations complémentaires :
La belette, un petit prédateur
Ou comment passer pour beaucoup plus gros que soi.
3. Cerf élaphe (Cervus elaphus)
À l'origine, le cerf vivait en milieu ouvert (plaines) comme en témoigne sa ramure inadaptée à la forêt. Les activités humaines et la chasse l'ont contraint à se réfugier dans les bois. Maintenant les chasseurs, afin de se justifier, reprochent aux cervidés d’occasionner des dégâts aux arbres ! On n’a bien évidemment jamais vu des populations de cervidés, mangeant quelques feuilles ou écorces, mettre en péril l’avenir d’une forêt. Ces « dégâts » sont en réalité minimes, tout à fait naturels et facilement évitables (régénération naturelle, protection des plants, etc.). D’autre part, des études ont prouvé que les dégâts des cervidés sont proportionnels à leur stress. Or, la chasse est le principal facteur de stress…
L'équilibre des populations de cerfs peut se faire naturellement : Les renards et sangliers effectuent une prédation sur les faons. Les hivers rigoureux ont aussi un impact sur les populations de cervidés. Les intempéries à la naissance des faons et les maladies assurent également une limitation des effectifs. En montagne, s’ajoute la prédation des lynx et loups. En plaine, les engins agricoles tuent de nombreux faons.
Le saviez vous ?
A partir du 1er septembre, l’ONF organise des chasses à l’approche aux cervidés dans ses forêts. Cette chasse est doublement néfaste aux animaux. Elle se pratique dans la période de reproduction, particulièrement délicate chez les cervidés : une femelle n’est en chaleur que quelques heures et la perturbation de leur rassemblement compromet gravement les chances de perpétuation de l’espèce. De plus, cette chasse agit exactement à l’inverse de la sélection naturelle : elle élimine les spécimens en meilleure santé, appauvrissant ainsi le potentiel génétique des cervidés et mettant à mal la santé de leurs populations.
Sources et informations complémentaires :
L’ONF monnaie des tueries de cerfs en plein brame, et chasse le public !
En plein brame, l’ONF se fait de l’argent en tuant les cerfs !
4. Cerf sika (Cervus nippon)
Originaire du sud est asiatique, le cerf sika a largement été introduit en Europe au 19ième siècle dans des parcs et enclos. Des individus se sont régulièrement échappés ou ont été relâchés volontairement pour la chasse. Cependant, bien qu’il s’agisse d’une espèce invasive, elle n’a pas réussi à s’implanter massivement dans nos contrées . En effet, seules quatre populations vivant en liberté sont recensées sur notre territoire : dans les forêts de la Hardt (Haut-Rhin), d’Armainvilliers (Seine-et-Marne), d’Ubaye (Alpes-Maritimes) et dans l’île de Porquerolles (Var).
La principale problématique du cerf sika tient à sa capacité à s’accoupler avec les biches élaphes. L’hybridation qui en résulte est d’autant plus dangereuse que les cerfs et biches produits de cette union sont eux-mêmes fertiles. On parle ainsi de « pollution génétique ». La nature elle-même est ainsi facteur de pollution – avec l’aide, malheureusement, de l’homme qui s’amuse à exporter et mêler des espèces. La « biodiversité » n’est pas toujours compatible avec la « bio-complexité », au sens de capacité des espèces à vivre ensemble en harmonie.
5. Chevreuil (Capreolus capreolus)
De tous temps, les populations de Chevreuils connaissent des variations de leur population régulière sur divers secteurs. Cette espèce étant relativement fragile, le climat du printemps et de l’été a une forte influence sur le développement de celle-ci. Un printemps extrêmement pluvieux ou à l’inverse trop sec, un été avec une prolifération des mouches, il n’en faut pas plus pour que le Chevreuil connaisse un taux de mortalité important.
Le saviez vous ?
Les chevreuils, contrairement à d’autres espèces animales, s’adaptent mal au réchauffement climatique qui provoque une éclosion de plus en plus précoce de la végétation. Incapables de régler la période de naissance des faons sur un pic printanier de plus en plus précoce dont ils dépendent pour la nourriture, les chevreuils vivant en forêt subissent une « mortalité juvénile accrue », selon une étude menée notamment par des chercheurs français.
Source et informations complémentaires :
6. Daim européen (Dama dama)
Introduit en France dans des parcs à des fins ornementales, le Daim a peu à peu colonisé de nouveaux territoires en milieux ouverts après s’être échappé d’enclos. La population sauvage la plus importante est la population alsacienne à cheval sur les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin qui compte près d’un millier de têtes avant naissances. Il n’y a pas de cas d’hybridation connu entre Daim et Cerf élaphe, même en enclos. Les risques de pollution génétique avec les cervidés en France sont donc inexistants. Les chasseurs, afin de se justifier, lui repproche de causer de gros dégâts aux peuplements forestiers car le daim écorce beaucoup et, qui plus est, présente un comportement plus grégaire et sédentaire que le Cerf.
6. Chamois (Rupicapra rupicapra)
Pour se justifier, les chasseurs prétendent que tuer les chamois est indispensable au maintien des paysages de montagne. Sans chasse, les chamois proliféreraient, nous envahiraient, et dévoreraient toutes les forêts de France, à la manière de millions d’éléphants. Curieusement, d’un autre côté, les éleveurs prétendent que faire venir des animaux domestiques sur les alpages est également indispensable au maintien des paysages de montagne, car sans moutons et sans vaches, les alpages seraient rapidement recouverts d'arbres !
Il est délirant de croire que sans les chasseurs, nous devrions faire face à une invasion terrestre de chamois, animaux au biotope très spécifique. Chez de nombreuses espèces d’ongulés, la fécondité des femelles est dépendante de la densité de la harde ; les vagues de froid et de chaleur, les sécheresses, les avalanches, les parasites et les virus, les rapaces, les loups, les renards et autres prédateurs condamnent de nombreux herbivores. Depuis toujours la Nature s’autorégule sans l’aide de l’Homme.
Source et informations complémentaires :
Massacre de la faune : des milliers de chamois abattus sans raison
6. Isard ou chamois des Pyrénées (Rupicapra pyrenaica)
7. Chien viverrin (Nyctereutes procyonoides)
Originaire d'Asie, le chien viverrin est un canidé dont la tête à une ressemblance flagrante avec celle du raton laveur et dont le corps fait pensé à un renard un peu plus trapu. Chassé intensément au début du siècle dernier pour l'utilisation de sa fourrure, il fut introduit en Europe pour des raisons de production et est devenu aujourd'hui une espèce invasive dans des pays tel que l'Allemagne. En France, les observations de chiens viverrins restent encore marginales et ne laissent pas présager une installation durable avec une population importante. Observés sur le territoire depuis les années 1970, particulièrement en Alsace et en Lorraine, et bien que les conditions naturelles leur soient plutôt favorables, les effectifs de ces animaux ont peu progressé en 30 ans en France. Bien qu'aucune étude ne puisse actuellement le prouver, l'espèce pourrait, si elle formait une population viable, à terme entrer en compétition avec le Blaireau ou le Renard roux. Il est vecteur de la rage dans les zones d’endémisme du virus, c’est-à-dire les zones géographiques où le virus est déjà présent.
Source et informations complémentaires :
9. Fouine (Martes foina)
La fouine est un prédateur des souris et des rats (qui s'attaquent à la volaille, au gibier et aux oiseaux), et elle détruit des quantités énormes de campagnols et de rongeurs nuisibles (qui s'en prennent aux cultures). Au vu de son alimentation spécialisée, la fouine ne devrait pas être chassée . Un déclassement de la liste des nuisibles serait même fortemement souhaitable.
Malheureusement, certains chasseurs ou piégeurs ignorent les travaux scientifiques sur l'alimentation de la fouine et continuent de croire aux vieux préjugés.
10. Hermine (Mustela erminea)
L’Hermine, grande destructrice de micromammifères, ne peut être accusée de poser des problèmes. Au contraire. “Il n’est pas rare de l’observer en pleine action sur les petits rongeurs, ce qui lui vaut une assez bonne réputation d’efficacité et d’utilité dans la lutte contre les “ravageurs” des cultures et des prairies”. Bulletin de l’ONCFS.
Elle n’a aucune influence négative sur les activités économiques, sur la flore et la faune. Cependant elle est considérée comme nuisible.
Cette situation est due aux reproches que lui adressaient les chasseurs mais sa chasse ne se justifie plus lorsque l’on sait que les prélèvements sur les couvées de gallinacés sont très peu fréquents. La mortalité par ingestion de rongeurs empoisonnés par des anticoagulants, et les modifications du milieu naturel s’ajoutant à la destruction volontaire, l’espèce est vulnérable.
11. Lapin de garenne ou Lapin commun (Oryctolagus cuniculus)
Le lapin de garenne se fait de plus en plus rare. Il fait déjà partie de la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Toutefois, il est classifié dans la catégorie NT ce qui signifie que, même si cette espèce n'est pas encore menacée, elle risque de l'être dans un futur proche. Les raisons de ce déclin seraient la surexploitation par la chasse, la perte de leur habitat naturel, ainsi que des maladies virales telles que la maladie hémorragique du lapin ou la myxomatose.
Source et informations complémentaires :
Le lapin de garenne inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN
12. Lièvre d'Europe ou Lièvre brun (Lepus europaeus)
Le lièvre a décliné en effet de manière « spectaculaire » dans de nombreuses régions de France à partir des années 1960, pour des causes probablement multiples. Selon l'ONCFS, la dynamique de population de cette espèce est préoccupante. Il est en régression depuis la fin des années 1990 « sans que l'on puisse identifier avec certitude les raisons de ce recul. Pourtant à ce jour il n'a toujours aucun statut de protection particulier.
13. Lièvre variable (Lepus timidus)
Le lièvre variable, ou blanchon, est une relique de l'ère glaciaire. Parfaitement adapté au froid, il est à ce titre sensible au réchauffement du climat. Avec le changement climatique, il semble aussi que le lièvre d'Europe s'installe davantage en altitude. Or ces deux espèces peuvent s'hybrider. Les femelles de lièvres variables sélectionnent en effet pour la reproduction les mâles les plus gros et le lièvre d'Europe est plus lourd. Conjuguée au réchauffement climatique, cette hybridation pourrait conduire à une disparition du lièvre variable.
14. Marmotte des Alpes (Marmota marmota)
La marmotte peut être chassée comme d’autres gibiers de montagne, dès l’ouverture de la saison de chasse. Le piégeage et le déterrage, autrefois pratiqués, sont maintenant interdits. La marmotte est appréciée pour sa chair et consommée en rôti ou en civet.
Les chasseurs devraient considérer que la marmotte est un animal qui a des droits et qu'elle fait partie du patrimoine sauvage . Elle est aussi bénéfique, son activité fouisseuse offrant des abris à d'autres espèces animales et apportant aération, drainage et redistribution des sels minéraux aux sols qu'elle creuse. Le broutage des marmottes évite le développement d'herbes hautes qui créent un sol favorable aux avalanches. Enfin, chaque visiteur de la montagne doit avoir la chance de vivre la rencontre avec une marmotte au détour d'un chemin, la meilleure récompense que l'on puisse avoir de la protection que l'être humain veut lui accorder !
15. Martre des pins (Martes martes)
La martre, décline au gré de la disparition de son habitat, les forêts d'essences variées. En effet, si la forêt se porte bien dans l'Hexagone en termes de superficie, la sylviculture à la française n'offre pas la diversité de boisements sauvages de différents âges et de sous-bois dont le petit mammifère a un besoin vital. Sa présence est d'ailleurs considérée comme un bio-indicateur de la qualité des forêts dans les pays du Nord . Mais l'on reproche à ce prédateur généraliste de s'attaquer aux oiseaux...
16. Mouflon méditerranéen (Ovis gmelini musimon x Ovis sp.)
Extraits d'une publication de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) Découvrir les espèces et leurs habitats : Le Mouflon méditerranéen
"L’histoire du mouflon méditerranéen est essentiellement cynégétique. Certes, quelques scientifiques et naturalistes ont vu dans son introduction une possibilité de protéger le mouflon de Corse à partir du continent. Mais il faut bien reconnaître que les artisans de son développement ont été dès l’origine des forestiers et des chasseurs interpellés par la disparition des grands ongulés. Le mouflon leur est apparu comme un gibier complémentaire potentiel. Ils ont estimé qu’il pouvait occuper une niche considérée alors comme vacante. D’autres motivations ont vu le jour par la suite, comme la diversification de peuplement ou la valorisation touristico-économique de massifs soumis à la déprise agricole."
Certains l'accusent maintenant d'entrer en compétition avec le chamois ....
Sources et informations complémentaires :
Oncfs -Le Mouflon méditerranéen
Chamois et mouflons sont-ils en compétition ?
17. Putois (Mustela putorius putorius)
L'espèce, très vulnérable, régresse un peu partout en Europe. Les Britanniques dépensent même des millions pour tenter de réintroduire le putois disparu de leur île et voient avec effroi le piégeage se perpétrer dans l'Hexagone. Piégeage d'autant plus injuste qu'il ne peut discerner le putois de son proche parent le vison d'Europe, espèce, elle, extrêmement rare et de ce fait protégée qui n'existe plus que dans le sud-ouest de la France. Ajoutons à son actif que le putois est l'un des rares carnivores à s'attaquer au rat musqué et au rat.
18. Ragondin (Myocastor coypus)
Le Ragondin est un animal originaire d’Amérique du Sud introduit en France au XIXème siècle en vue de son exploitation pour sa fourrure .La valeur commerciale de sa fourrure, sa bonne adaptation aux conditions climatiques et son bon taux de reproduction ont grandement favorisé la multiplication des élevages en France. L’emploi d’enclos inadaptés a permis le retour à la liberté de beaucoup de ces animaux. À ces évasions s’ajoutent des lâchers volontaires par des éleveurs en faillite lors de la crise des années 30. Les prédateurs naturels du Ragondin (Caïman et félins comme le Jaguar, le Puma et l’Ocelot) ne sont évidemment pas présents en France. Seuls les jeunes ragondins sont vraisemblablement victimes de quelques espèces comme l’Hermine, le Renard, la Loutre, le Putois, … Le seul facteur important de mortalité connu est le froid. Le gel et la neige rendent en effet la nourriture du Ragondin inaccessible et empêchent ses déplacements. Cependant, la mortalité est considérable seulement si ces conditions perdurent plusieurs jours.
19. Rat musqué (Ondatra zibethicus)
Il s’agit d’une espèce introduite d’Amérique du Nord au début du XXème siècle afin d’être élevée pour sa fourrure. Mais des animaux se sont échappés ou été relachés dans la nature et aucune mesure n’a été prise à temps pour endiguer leur installation. Le rat musqué est désormais trop bien installé pour envisager de l'éradiquer. il faut accepter sa présence. Il n'est possible que de réguler ses populations, quand cela est nécessaire. Diverses méthodes de lutte ont été testées, parmi lesquelles le dépôt d'appâts empoisonnés avec du chlorophacinone déposés sur des radeaux flottants. En raison des effets néfastes de ce poison – ainsi que ceux de la bromadiolone, utilisée contre le ragondin – sur le reste de la faune (empoisonnement d'espèces de mammifères non ciblées tels le castor, la loutre, le vison ; accumulation dans les tissus des rapaces, etc.), les méthodes préventives consistant à gêner l'installation des rongeurs, ainsi que le tir et le piégeage sont désormais privilégiés – un arrêté ministériel de 2007 indique que « l'emploi de la lutte chimique avec des appâts empoisonnés est réservé à des cas exceptionnels ».
Le saviez vous ?
Comme les rats musqués n’apprécient pas les berges en pente douce, les aménagements de bords de rivières sont de plus en plus refaits de la sorte, dès que l’occasion se présente.
20 . Raton laveur (Procyon lotor)
Originaire d’Amérique, le raton laveur a été introduit en France notamment par les forces militaires américaines stationnant pour l’OTAN pour qui l’animal était considéré comme une mascotte.
L'espèce est considérée comme nuisible. Pour se justifier, les chasseurs lui reprochent de piller les nids d'oiseaux et d'être porteur de maladies graves qui peuvent se transmettre à l'homme comme la maladie de Lyme.
Les prélèvements de ratons laveurs par piégeage ou chasse restent méconnus en France. Notons cependant qu’entre 600 et 800 ratons laveurs ont été prélevés durant la saison 2005-2006 dans le département de l’Aisne par le piégeage ou à la chasse (FDC Aisne).
21. Renard roux (Vulpes vulpes).
Selon l'ASPAS entre 600 000 et un million de renards sont tués par la chasse et le piégeage chaque année en France.
Les chasseurs brandissent l’échinococcose pour justifier leurs massacres. Or : l’hôte principal de ce ténia est le campagnol, chassé également par le chat et le chien. De par leur proximité avec l’humain, ces animaux domestiques sont davantage susceptibles de transmettre cette maladie. Il n’y a qu’une quinzaine de cas par an, généralement soignés et guéris. Les chasseurs crient à la surpopulation. Or : Jamais une étude sérieuse n’a confirmé l’existence d’une soi-disant surpopulation. Il est scientiquement prouvé que des prédateurs comme les renards ne peuvent pas pulluler dans un environnement naturel : leur reproduction dépend du nombre de proies disponibles.
Sources et informations complémentaires :
22. Sanglier d'Europe (Sus scrofa)
Comment expliquer que le nombre de sangliers tués à la chasse soit passé de 50 000 à 585 000 en 40 ans alors que le nombre de chasseurs a baissé ?
La quasi-totalité des sangliers sont en fait des hybrides des sangliers et des porcs domestiques, suite aux lâchers qui ont été faits dans les années 1970 par les chasseurs. Les populations sauvages et celles issues des lâchers se sont largement hybridés. La conséquence est une plus grande fertilité des laies. L’agrainage intensif s’est aussi développé aussi diminuant la mortalité naturelle.
Une expérience a été menée dans plusieurs départements du Nord où l’agrainage a été supprimé pour la saison 2010/2011. La conséquence a été une diminution de 20% des dégâts aux cultures et une baisse de 30% des sangliers tués en 2 ans !
23. Vison d'Amérique (Neovison vison)
Le vison d’Amérique a été introduit en France depuis l’entre-deux guerres, et élevé pour sa fourrure. Echappés d’élevage, de nombreux individus se sont acclimatés dans la nature. Dans le milieu naturel, le vison d'Amérique a progressivement pris le territoire (niche écologique) de son cousin d’Europe ; c’est en partie pour cette raison qu’il est considéré comme indésirable en France.
Selon un récent sondage IFOP/FBB, les pratiques de chasse sont très largement désavouées par les Français.
82 % des Français(es) souhaitent que le dimanche devienne non chassé, 79 % sont pour la réduction de la période de chasse, 84 % sont contre la chasse à courre…
Sources et informations complémentaires :
De plus en plus de Français désavouent les pratiques de chasse
Je n’aime pas la chasse parce qu’elle est devenue un passe-temps, un divertissement, un jeu : on continue, hélas, à tuer, et avec des armes de plus en plus efficaces, mais désormais par simple plaisir, pour s’amuser…
La guerre, c'est comme la chasse, sauf qu'à la guerre les lapins tirent.
La différence entre la chasse et la guerre, c'est qu'à la chasse on ne fait pas de prisonniers.
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